La Chine démasque la NED, gant de velours de Wall Street

mardi 24 mai 2022, par Tribune Libre

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Sentant qu’après la Russie, la Chine risque de devenir la nouvelle cible des va-t-en guerre anglo-américains, le ministère chinois des Affaires étrangères a publié sur son site le 7 mai 2022 un texte très complet dénonçant la fameuse NED comme « le gant de velours de Washington. »

Officiellement créé le 6 novembre 1982, la Fondation nationale pour la démocratie (National Endowment for Democracy - NED) dispose du statut juridique d’association à but non-lucratif. Mais son financement est voté par le Congrès et figure dans le chapitre du budget du département d’État consacré à l’Agence pour le développement international (US Agency for International Development - USAID).

https://solidariteetprogres.fr/lobby-citoyenPour maintenir l’illusion d’une organisation privée, la NED reçoit en outre des dons de trois associations, elles mêmes indirectement financées par contrats fédéraux : la Smith Richardson Foundation, la John M. Olin Foundation et la Lynde and Harry Bradley Foundation, comme par hasard les trois grandes fondations qui ont contribué à financer le livre du scribouillard Dennis King et son complice Chip Berlet visant à calomnier le penseur américain Lyndon LaRouche (2022-2019), connu par l’élite anglo-américaine comme un trouble-fête dont il fallait extirper à tout prix l’influence.

Puisqu’en Occident aucun média n’a évoqué le contenu du nouveau document chinois, nous avons choisi de le traduire et de le publier ici au complet afin de permettre à nos lecteurs de disposer de son contenu précieux tout en découvrant comment une telle guerre idéologique est perçue à Beijing.

Source : MAE chinois

Introduction

Il y a fort longtemps que les États-Unis utilisent la démocratie comme une arme pour détruire la démocratie elle-même, inciter à la division et à l’affrontement et s’immiscer dans les affaires intérieures d’autres pays, avec des conséquences catastrophiques.

Sous prétexte de promouvoir la démocratie, la National Endowment for Democracy (NED, Fondation nationale pour la démocratie), l’un des plus zélés fantassins et missionnaires de la démocratie du gouvernement américain, a renversé des gouvernements légitimes et soutenu des forces fantoches pro-américaines dans le monde entier. Son ignoble bilan a d’ores et déjà suscité un fort mécontentement au sein de la communauté internationale.

Pourtant, dans notre monde actuel, la paix et le développement sont à l’ordre du jour, et la tendance à une plus grande démocratie dans les relations internationales est inéluctable. Toute tentative d’ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays au nom de la démocratie est impopulaire et vouée à l’échec.

I. Structure organisationnelle de la NED

Le ruissellement de l’argent de l’US AID.

Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont lancé en coulisses une guerre contre l’Union soviétique par le biais de la Central Intelligence Agency (CIA) et d’autres appareils de renseignement.

Dans les années 1960, les États-Unis ont progressivement réalisé que « promouvoir la démocratie » uniquement par des moyens secrets n’était pas suffisant. Il leur fallait établir d’urgence un mécanisme public-privé pour fournir ouvertement des fonds.

En 1983, suite aux efforts du Président américain de l’époque et de quelques autres personnes, la NED a été fondée en tant qu’institution bipartisane à but non lucratif.

La NED est officiellement une ONG qui apporte son soutien à la démocratie à l’étranger, mais en fait, elle dépend du financement continu de la Maison Blanche et du Congrès américain, et reçoit ses ordres du gouvernement américain. Avec ces fonds, elle a manipulé et dirigé des ONG dans le monde entier pour exporter les valeurs américaines, mener des actions de subversion, d’infiltration et de sabotage, et influencer les soi-disant mouvements démocratiques dans les pays et régions ciblés. C’est le « gant de velours » du gouvernement américain, qui sert les intérêts stratégiques des Etats-Unis.

Dès 1991, le fondateur de la NED, Alan Weinstein, a déclaré sans ambiguïté, dans une interview accordée au Washington Post, que la plupart des actions de la NED imitait celles de la CIA 25 ans auparavant. Depuis, la NED est connue dans le monde entier comme la « seconde CIA ».

Elle compte quatre instituts principaux :

Grâce à ces quatre instituts, la NED est devenue le véritable cerveau à l’origine des émeutes séparatistes, révolutions de couleur, crises politiques, mensonges et rumeurs, et de l’infiltration dans le monde entier, allongeant sans cesse la liste de ses offenses.

II. Orchestration de révolutions de couleur pour renverser le pouvoir de l’État.

Carl Gershman (deuxième à partir de la droite) offrant un prix à un acteur du Printemps arabe en Tunisie.

On retrouve la NED derrière les révolutions de couleur manigancées et orchestrées par les États-Unis, notamment la désintégration de l’Union soviétique, la Révolution des roses en Géorgie, la Révolution orange en Ukraine et le Printemps arabe.

La NED a fomenté des révolutions de couleur contre des pays « hostiles ». Ses premiers rapports révélaient ses activités, principalement en Europe de l’Est pour subvertir le pouvoir de l’État, dès la fin des années 1980.

  • POLOGNE. Le 27 août 1989, le Washington Post a publié un rapport intitulé « Comment nous avons aidé Solidarnosc à gagner », soulignant le soutien financier de la NED à la fédération syndicale polonaise pour l’aider à renverser le gouvernement polonais de l’époque, prélude à des changements drastiques en Europe de l’Est.
  • SERBIE. En octobre 2000, la NED a financé et suscité en Serbie la Révolution de velours qui a renversé le gouvernement de Milosevic. En 1999, elle a financé l’opposition serbe, pour son expansion rapide, à hauteur de 10 millions de dollars, puis 31 millions en 2000. Elle a également contribué à la formation secrète d’un groupe d’étudiants, avant de les placer à la tête de l’association étudiante Otpor ! (Résistance !) qui allait déclencher des émeutes par la suite. Après coup, le Washington Post a révélé que dans cette Révolution de velours en Serbie, les conseillers financés par les États-Unis ont joué un rôle clé dans les coulisses de presque tous les aspects du mouvement anti-Serbie. Ils ont suivi les sondages, formé des milliers d’activistes d’opposition et aidé à organiser l’opération cruciale de comptage parallèle des votes.
  • GEORGIE. En 2003, la Révolution des roses a éclaté en Géorgie, et le président de l’époque, Edouard Chevardnadze, a été contraint de démissionner. Dans cette révolution de couleur, la NED a planifié et participé à l’ensemble du processus, de la sélection des chefs de file de l’opposition à la formation du mouvement, en passant par l’octroi de fonds considérables. Après le succès de la révolution, la NED a continué ses financements généreux. Rien qu’en 2004, elle a fourni près de 540 000 dollars à 12 ONG en Géorgie.
  • UKRAINE. Fin 2004, pendant la Révolution orange en Ukraine, les États-Unis ont offert 65 millions de dollars à l’opposition ukrainienne par l’intermédiaire de la NED et d’autres organisations. Lorsque des manifestations antigouvernementales massives ont éclaté en 2013, la NED a financé pas moins de 65 ONG en Ukraine, et a même fourni des fonds importants pour verser un salaire à chacun des manifestants. RIA Novosti a rapporté que la NED avait investi 14 millions de dollars dans un projet en Ukraine ayant conduit aux grandes manifestations de 2014 qui ont renversé le gouvernement de Ianoukovitch.
  • MONDE ARABE. La NED fut un catalyseur important du Printemps arabe. En Égypte, au Yémen, en Jordanie, en Algérie, en Syrie, en Libye et dans d’autres pays, elle a apporté un soutien financier à des individus et des groupes pro-américains en soutenant le féminisme, la liberté de la presse et la défense des droits de l’homme. Elle y a exporté toutes sortes d’idées antigouvernementales et incité à des révolutions de couleur, plongeant le monde arabe dans la guerre, les troubles sociaux et la récession économique.
  • EGYPTE. À la fin janvier 2011, des manifestations antigouvernementales de grande ampleur ont éclaté en Égypte. Le 11 février, le président Hosni Moubarak démissionnait. Selon les câbles diplomatiques américains et d’autres documents obtenus par Wikileaks, la NED a joué un rôle important dans l’organisation et la manipulation des manifestations antigouvernementales en Égypte. Par l’intermédiaire d’ONG telles que l’Association nationale pour le changement et le Mouvement de la jeunesse du 6 avril, la NED a fourni des fonds, des formations et d’autres formes de soutien aux manifestations. Le nom et le slogan de l’Association nationale pour le changement sont d’ailleurs les mêmes que ceux d’ONG d’autres pays ayant aussi reçu une formation de la NED.
  • LIBYE. En Libye, la NED a financé, entre autres, les fondateurs des organisations antigouvernementales Libya Forum for Human and Political Development, Libyan Transparency Association, et le fondateur de Libya Akhbar, qui s’est réfugié à Londres. Ces groupes ont été actifs lors de la guerre civile libyenne de 2011.
  • YEMEN. Au Yémen, la NED a financé et travaillé en étroite collaboration avec des ONG telles que Femmes journalistes sans chaînes et a joué un rôle important dans les manifestations antigouvernementales de 2011. Tawakkol Karman, la fondatrice de Femmes journalistes sans chaînes, a organisé et dirigé des rassemblements d’étudiants contre le gouvernement de Saleh.
  • ALGERIE. En Algérie, un certain nombre d’organisations impliquées dans les manifestations du Printemps arabe ont reçu des fonds de la NED. Ses rapports annuels ont révélé que la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme avait reçu des fonds américains en 2003, 2005, 2006 et 2010. Le Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique avait quant à lui des liens étroits avec le Centre américain pour la solidarité internationale ouvrière, affilié à la NED.
Les financements des opérations boliviennes de la NED passent de 77000 dollars en 2003 à 1,3 million de dollars en 2009.
  • BOLIVIE. En Bolivie, la NED a été à l’origine de la révolution de couleur qui obligea le président Evo Morales à démissionner et à s’exiler. Pendant presque 14 ans, avec le gouvernement de gauche dirigé par Morales, la Bolivie avait bénéficié d’une stabilité politique et du taux de croissance le plus rapide d’Amérique du Sud. Le taux de pauvreté baissait peu à peu, les moyens de subsistance de la population s’étaient nettement améliorés et les tensions entre blancs et indigènes s’étaient considérablement atténuées. Bien qu’ayant remporté les élections générales, le gouvernement Morales a été poussé à démissionner par les « mouvements de rue », ainsi que par l’armée et la police. La NED a joué un rôle à plus d’un titre :
  1. D’abord, en préparant les forces anti-Morales au fil des ans. Entre 2013 et 2018, la NED et l’USAID (Agence des Etats-Unis pour le développement international) ont fourni, par divers moyens, 70 millions de dollars à l’opposition bolivienne, elles ont financé des élites blanches, d’anciennes personnalités politiques de droite et d’autres éléments anti-Morales. Elles ont tissé un réseau anti-Morales au sein des universités, des groupes de réflexion et des organisations civiles, enrôlant même des Boliviens indigènes pour contester Morales. Un certain nombre de figures de proue de l’opposition ont bénéficié de ce soutien financier ou d’interactions étroites avec les États-Unis.
  2. Deuxièmement, l’allégation de fraude électorale, dans le cadre d’une campagne de lavage de cerveau. À partir de 2018, la NED a investi 45 000 et 42 000 dollars respectivement par le biais de la Fundacion para el Periodismo (Fondation pour le journalisme) et de l’Agencia de Noticias Fides Compania de Jesus (Agence de presse FIDES) pour encourager les médias boliviens de droite à publier des saletés sur la corruption et l’abus de pouvoir du gouvernement Morales, et à qualifier de « dictateur » le président sortant. Elle a aussi alloué 45 000 dollars par le biais de la Fundacion Milenio (Fondation du Millénaire) pour parrainer des universités, des conseils d’entreprises et des ONG chargées de faire du battage médiatique sur les élections équitables et la transparence judiciaire, afin de préparer l’opinion publique à l’idée d’une fraude électorale de la part de Morales.
  3. Troisièmement, le contrôle des mouvements de rue. Le 29 octobre 2019, après la publication du résultat de l’élection générale, les dirigeants de l’opposition, dont Carlos Mesa, ont organisé une « manifestation pacifique », appelant à annuler l’élection et en organiser une nouvelle, tout en distribuant de l’argent liquide aux manifestants. Le leader de l’opposition José Antonio Camacho, qui sera ensuite lui-même visé par la propagande des médias de droite soutenus par la NED, a d’abord poussé à des grèves dans tout le pays, se faisant le porte-parole audacieux et docile des États-Unis. La NED a également dépensé 200 000 dollars par le biais de l’International Republican Institute, un institut central de la NED, pour améliorer les capacités de mobilisation et d’organisation des partis d’opposition et donner des conseils aux « mouvements de rue ».

III. Collusion avec des groupes politiques locaux pour s’immiscer dans la politique d’autres pays

En infiltrant les pays ciblés, en cultivant les forces antigouvernementales locales et en attisant les tensions sociales, la NED s’immisce dans les affaires intérieures d’autres pays.

1. Hong Kong.
Ingérence dans les élections et interférence avec les affaires intérieures de la Chine.

La NED a contacté les partis, groupes et organisations d’opposition à Hong Kong par l’intermédiaire de son affilié, le National Democratic Institute for International Affairs (ou National Democratic Institute, NDI).

Depuis 1997, le NDI a publié 18 rapports d’évaluation visant à influencer le « développement démocratique » de Hong Kong, où il a ouvert un bureau en 2002. En 2003, il a financé les Marches du 1er juillet, orchestrées par l’opposition pour faire obstacle à la législation sur l’article 23.

En 2004, il a financé la participation de partis et de groupes d’opposition à des ateliers et séminaires, fournissant à leurs dirigeants des conseils personnels sur les techniques de campagne.

En 2005, le NDI a mis en place un programme pour les jeunes leaders politiques afin d’aider les groupes politiques émergents à affronter le gouvernement. En 2006, il a financé un « projet de transition pour Hong Kong ».

En 2007, le NDI a concentré ses activités à Hong Kong selon quatre programmes, précisés dans une série de rapports :

  • « Promesse de démocratisation à Hong Kong » ;
  • enquête sur les ressentis ;
  • engagement public des jeunes ;
  • participation politique des femmes.

En 2008, le NDI a organisé un sommet pour les étudiants puis, en 2010, un « référendum à cinq districts » avec les membres de l’opposition du Conseil législatif (LegCo).

En 2012, le NDI a financé l’Université de Hong Kong pour l’ouverture du site internet Design Democracy Hong Kong, a recruté des stagiaires universitaires et financé le sommet pour les étudiants.

En 2014, le NDI a dirigé et financé l’opposition et les jeunes radicaux pour orchestrer le mouvement illégal Occupy Central.

Selon le site web du NED, 2 millions de dollars ont été dépensés pour 11 projets liés à Hong Kong en 2020, avec un accent particulier sur la perturbation des élections du LegCo. Les principaux projets sont :

  • « Renforcer le contrôle citoyen des élections », qui a offert une assistance technique et financière aux groupes déstabilisateurs nouvellement formés à Hong Kong et les a encouragés à entraver les élections du LegCo par le biais de la surveillance des élections, de méthodes de lutte contre l’abstention, etc. ;
  • « Développer la participation politique citoyenne », qui a recueilli puis diffusé les résultats d’enquêtes sur le développement démocratique, et incité les jeunes Hongkongais à partager leurs expériences de participation politique sur internet ;
  • « Soutenir l’unité des étudiants militants », qui a appelé à une meilleure coordination entre les groupes d’étudiants de Hong Kong avant les élections du LegCo, et les a instruits et formés pour renforcer leurs capacités en matière de « changement démocratique » et de communication internationale, afin de perturber l’ordre électoral ;
  • « Bâtir une solidarité régionale et faire grandir le Hong Kong Movement », qui visait à renforcer le « mouvement démocratique » de Hong Kong par la création de réseaux, à cultiver la prochaine génération de « militants de premier plan » à Hong Kong et à mettre en place un réseau de « mouvement démocratique » en Asie.

2. Russie.
Ingérence dans les élections et menace envers la constitution, la défense et la sécurité nationale.

Selon le bureau du procureur général de la Fédération de Russie, entre 2013 et 2014, la NED a alloué 5,2 millions de dollars à des organisations russes.

En juillet 2015, la NED a été déclarée « organisation indésirable » par la Russie, qui a officiellement tenu à préciser que la NED « a participé à des travaux visant à déclarer illégitimes les résultats des élections, à organiser des actions politiques dans le but d’influencer la politique du gouvernement et à discréditer l’armée russe. »

3. Biélorussie.
Créer une instabilité politique.

Les États-Unis ont orchestré trois révolutions de couleur contre le gouvernement biélorusse, respectivement en 2006, 2010 et 2020, au cours desquelles la NED a joué un rôle déterminant.

En 2020, elle a dépensé un total de 2,35 millions de dollars dans des projets liés à la Biélorussie. Sous prétexte de faire avancer les processus politiques, elle a mené un projet visant à favoriser des « élections libres et équitables » avec un financement de 80 000 dollars. Dans le cadre de ce projet, une vaste campagne de publicité a été lancée avant les élections présidentielles, afin d’informer les citoyens de leurs droits électoraux et de la surveillance indépendante des élections. Pendant la campagne, des activités d’éducation et de formation sur le vote ont été menées à l’intention des militants. Enfin, des observateurs ont été déployés pour surveiller le processus de vote, et les résultats de cette surveillance ont été publiés dans divers médias.

Le 9 août 2020, le président sortant Alexandre Loukachenko remportait son sixième mandat présidentiel avec 80,1 % des voix. Aussitôt, l’opposition a allégué une fraude électorale, entraînant plusieurs jours de manifestations de masse à Minsk et dans d’autres villes et des émeutes dans certaines régions. La NED a été particulièrement active pendant cette période. Le 17 mai 2021, RT a diffusé l’échange vidéo entre les dirigeants de la NED et des personnalités de l’opposition biélorusse.

Dans cet entretien, Carl Gershman, alors président de la NED, a admis que la NED opérait depuis longtemps en différentes régions de Biélorussie et qu’elle était engagée dans de prétendues activités de défense des droits civils dans l’est du pays, notamment à Vitebsk et Gomel.

La NED a soutenu la dirigeante de l’opposition Svetlana Tikhanovskaya et a travaillé avec son équipe par le biais de ses principaux instituts pour faciliter ses activités.

En commentant les activités de la NED en Biélorussie, Dmitry Yegorchenkov, un expert russe en relations internationales, a déclaré que la NED finançait de nombreux « médias indépendants », et bien que le financement d’un média individuel puisse paraître anodin, les bénéficiaires de ces subventions sont cependant nombreux.

Selon le site web de la NED, entre 2016 et 2020 celle-ci a financé 119 projets en Biélorussie dans la catégorie « Liberté d’information », dépensant en moyenne 50 000 dollars pour chaque projet. Cette catégorie particulière a reçu plus de financement que toute autre catégorie pendant cinq années consécutives.

4. Mongolie.
Interférence dans les élections parlementaires.

L’International Republican Institute (IRI), l’un des principaux instituts de la NED, a été fortement impliqué dans les élections parlementaires de Mongolie en 1996. Dans son rapport annuel de 1996, l’IRI a révélé qu’il avait assuré depuis 1992 la formation des partis d’opposition du pays en matière de recrutement, d’organisation et d’activités de campagne.

Sous la houlette de l’IRI, les forces « démocratiques » dispersées de la Mongolie ont été regroupées dans deux partis politiques, avant de former une alliance d’opposition unifiée au début de 1996, remportant 50 des 70 sièges du parlement mongol. Plusieurs rapports annuels de la NED précisent qu’elle a accordé à l’IRI plus de 480 000 dollars de subventions entre 1992 et 1996. Rien qu’en 1996, près de 160 000 dollars ont été affectés à l’alliance d’opposition en Mongolie pour qu’elle remporte les élections.

5. Kirghizstan.
« Surveillance » des élections et du référendum constitutionnel.

De 2013 à 2020, la NED a alloué plus de 13 millions de dollars aux médias et à diverses ONG du pays. Le financement de la NED pour ces « informations perturbatrices » au Kirghizistan a atteint plus de 2 millions de dollars en 2020, ce qui comprenait l’attribution de 300 000 dollars au site web Kloop Media pour surveiller le référendum constitutionnel et les élections parlementaires locales du Kirghizistan. Le site web a recruté 1500 observateurs lors des élections présidentielles de janvier 2021 et en a engagé 3000 pour les élections parlementaires locales et le référendum constitutionnel d’avril.

6. Thaïlande.
Susciter des protestations et des manifestations.

En 2020, des protestations et des manifestations ont éclaté dans les rues de Thaïlande. Des organisations telles que Thai Lawyers for Human Rights (TLHR - Juristes thaïlandais pour les droits de l’homme), financées par la NED, ont publiquement soutenu et encouragé les manifestations de rue.

Le Bangkok Post a révélé que le TLHR avait reçu des fonds de la NED. The Nation, un journal thaïlandais, a rapporté qu’elle avait également financé des plateformes médiatiques, dont Prachatai, un média en ligne, et des ONG comme iLaw, une institution juridique basée sur internet.

La NED s’est ingérée dans les affaires intérieures de la Thaïlande par le biais de ces plateformes et organisations afin qu’elles demandent au gouvernement thaïlandais d’amender la Constitution.

7. Nicaragua.
Inciter les partis d’opposition à prendre le pouvoir par la force.

Le soutien aux forces politiques pro-américaines au Nicaragua, pays d’Amérique centrale, a été l’un des premiers programmes de la NED après sa création en 1983.

Entre 1984 et 1988, la NED a fourni environ 2 millions de dollars aux forces d’opposition au Nicaragua, aidant leur leader Violeta Chamorro à se faire élire président en 1990. À ce jour, la NED continue d’acheminer des fonds à l’opposition et aux médias de droite au Nicaragua via la Fondation Violeta Barrios de Chamorro pour la réconciliation et la démocratie, créée après le départ de Violeta Chamorro.

Selon des documents publics, entre 2016 et 2019, la NED a fourni au moins 4,4 millions de dollars à des groupes d’opposition nicaraguayens, y compris des organisations médiatiques. Ces forces ont joué un rôle clé dans la violente tentative de coup d’État au Nicaragua en 2018, lorsqu’elles ont appelé les partisans de l’opposition à attaquer le gouvernement et à assassiner le président.

8. Cuba.
Financement de forces anti-Cuba pour manipuler l’opinion publique contre le gouvernement.

Pendant longtemps, Cuba a eu à souffrir de l’infiltration et des activités subversives des États-Unis. Les médias cubains ont révélé que la NED et l’USAID ont alloué près de 250 millions de dollars à des programmes ciblant Cuba au cours des 20 dernières années.

Par l’octroi de subventions, divulguées en 2021 sur son site web, la NED a financé 42 programmes anti-Cuba rien qu’en 2020. En 2021, elle a financé et guidé les forces anti-Cuba pour fabriquer et diffuser de la désinformation sur les réseaux sociaux afin d’attiser le ressentiment populaire contre le gouvernement, et inciter la population à prendre part à des activités perturbant l’ordre public.

Par exemple, à la mi-juin 2021, les forces anti-Cuba ont fait courir la rumeur que le système de santé du pays était submergé par la pandémie de COVID-19, semant la panique parmi la population. En juillet, profitant de la vague de protestations dans les rues de Cuba, la NED a diffusé une fausse nouvelle selon laquelle « (plus de) 100 manifestants ... ont disparu », allant jusqu’à utiliser des bots internet pour la diffuser. Il s’agissait d’une tentative malveillante d’influencer l’opinion publique et d’inciter le peuple cubain à renverser son gouvernement.

9. Venezuela.
Ingérence de longue date dans les affaires intérieures.

Après l’élection d’Hugo Chavez, le « combattant anti-US », à la présidence du Venezuela en 1999, la NED a accéléré ses opérations en coulisses. Elle a fourni un financement continu à l’opposition vénézuélienne et invité ses membres à des « cours de formation » aux États-Unis.

Depuis 1999, la NED a mené ses activités via le bureau de l’USAID à l’ambassade des États-Unis et les bureaux de ses principales organisations bénéficiaires au Venezuela. Elle est restée en contact avec des dizaines d’institutions, de partis et d’organisations d’opposition au Venezuela et a financé leurs activités au nom de la « promotion de la démocratie », de la « résolution des conflits » et du « renforcement de la société civile ».

Les dépenses de la NED pour ses activités d’ingérence au Venezuela ont augmenté d’année en année. Elles s’élevaient à 257 800 dollars en 1999, soit le montant le plus élevé pour un pays d’Amérique latine.

En 2000, elles sont passées à 877 400 dollars. En 2002, le Bureau de la démocratie, des droits de l’homme et du travail du Département d’État américain a affecté pas moins d’1 million de dollars au soutien des programmes de la NED au Venezuela.

En 2019, ces programmes ont atteint 2,66 millions de dollars. Parmi eux, un projet soutenant l’avancement des « processus politiques », le « renforcement de la sensibilisation, de la communication et de la capacité organisationnelle » avec un financement de plus de 90 000 dollars, à utiliser pour former et soutenir les militants locaux, renforcer la capacité de communication des acteurs démocratiques, renforcer le réseau de la société civile à l’échelle nationale et développer des équipes de communication capables de diffuser à travers le pays un message (d’espoir et de soutien) à la démocratie.

En octobre 2005, Juan Guaidó et quatre autres leaders étudiants vénézuéliens sont arrivés à Belgrade, en Serbie, pour suivre une formation à l’insurrection financée par la NED. A l’issue de cette formation, ils sont retournés au Venezuela pour promouvoir des idées d’extrême droite, essayant d’influencer les jeunes Vénézuéliens et dirigeant une série d’activités politiques violentes dans la rue. Plus tard, Guaidó s’est inscrit dans une université américaine, et avec le soutien de la NED, a été actif dans des groupes politiques du même acabit aux États-Unis.

Peu après que Guaidó se fut déclaré Président par intérim du Venezuela, sa page Wikipédia a été créée et modifiée 37 fois par des organisations affiliées à la NED, afin de soutenir la propagande en faveur de sa légitimité.

En novembre 2021, Russia Today a publié un article mentionnant des documents internes américains récents, révélant comment les États-Unis s’étaient ingérés dans le processus électoral au Venezuela. Selon ces documents, les agitateurs du renseignement américain ont littéralement armé les médias sociaux pour promouvoir l’opposition de droite vénézuélienne et favoriser son élection au parlement, jetant ainsi les bases de la nomination par Washington de Juan Guaidó à la tête du pays.

Les quatre principaux instituts de la NED ont engagé toutes sortes d’activités au Venezuela. Ils ont tissé des liens étroits avec les partis d’opposition du pays et ont contribué à former les partis d’opposition existants ou nouvellement créés, en matière d’organisation, de gestion, de publicité et autres. Ils ont financé à plusieurs reprises le plus grand syndicat d’opposition du Venezuela et l’ont poussé à organiser des protestations et des manifestations anti-Chavez.

Lorsque Nicolás Maduro a prêté serment en tant que président le 10 janvier 2019, les États-Unis et d’autres pays ont refusé de reconnaître son nouveau mandat et ont incité Juan Guaidó, alors président de l’Assemblée nationale et chef de l’opposition, à défier ouvertement Maduro. Guaidó s’est alors déclaré président par intérim et a exigé une nouvelle élection présidentielle, plongeant le pays dans l’agitation. La tourmente au Venezuela est l’exemple même de ce que peuvent entraîner des révolutions de couleur organisées par des mandataires soutenus par les États-Unis.

Les nombreuses années où la NED n’a cessé d’entretenir les éléments de l’opposition vénézuélienne ont clairement joué un rôle.

En mars 2019, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza a déclaré que de nombreuses organisations, financées par la NED, ont mené des activités de déstabilisation à travers le pays et ont tenté de renverser le gouvernement vénézuélien au cours des 20 dernières années.

10. Haïti.
Orchestration d’un coup d’État violent pour réaliser un changement de régime.

L’International Republican Institute (IRI) a été profondément impliqué dans le coup d’État violent de 2001 en Haïti qui a renversé le président démocratiquement élu Jean-Bertrand Aristide.

En février 2001, Stanley Lucas, principal responsable des programmes de l’IRI pour Haïti, a ouvertement proposé, lors d’une émission de radio locale, trois moyens de déloger le président Aristide.

Le secrétaire d’État adjoint américain de l’époque, Roger Francisco Noriega, a non seulement collaboré avec l’IRI pour financer l’opposition en Haïti, mais a également donné son accord aux tactiques séparatistes de l’opposition lors de la médiation de la crise politique sur place. Tout en prétendant « promouvoir la démocratie dans le monde », l’IRI était en fait en contact étroit avec l’opposition en Haïti pour mener des opérations subversives.

11. Ouganda.
Interférence dans l’élection présidentielle en soutenant le leader de l’opposition.

Lors de l’élection présidentielle de janvier 2021, Robert Kyagulanyi Ssentamu, candidat de la Plateforme d’unité nationale de l’opposition, a obtenu 34,83 % des voix, arrivant ainsi en deuxième position.

Avant de se lancer en politique, Ssentamu avait grandi dans les bidonvilles et était devenu une pop-star. Les analystes attribuent sa forte popularité en grande partie au soutien des États-Unis.

Selon certains médias en ligne, en 2018, sous prétexte de suivre un traitement médical, il aurait reçu une formation aux États-Unis sur invitation de la NED, portant sur la subversion du régime. En outre, la NED a également versé des fonds et désigné un avocat pour le soutenir pendant sa campagne présidentielle.

IV. Financement de forces séparatistes pour miner la stabilité des pays ciblés

La Chine est depuis longtemps une cible privilégiée des activités d’infiltration et de subversion de la NED. Chaque année, celle-ci investit massivement dans des programmes anti-Chine, promouvant l’indépendance du Xinjiang, de Hong Kong et du Tibet.

Selon les données publiées en 2020 sur son site internet, la NED a accordé en un an plus de 10 millions de dollars de subventions à 69 programmes liés à la Chine, afin de mener diverses activités mettant en danger la stabilité politique et sociale du pays.

1. La NED est la principale source de financement de diverses organisations soutenant « l’indépendance du Xinjiang ».

Les trophées distribuées par la NED reprennent l’image de la Déesse de la Démocratie, une sculpture réalisée par des étudiants de l’école nationale des beaux-arts de Beijing lors des manifestations de la place Tian’anmen en 1989.

La NED reconnaît avoir fourni 8 758 300 dollars de subventions à diverses « organisations ouïghoures » entre 2004 et 2020. Rien qu’en 2020, plusieurs organisations pour « l’indépendance du Xinjiang » ont reçu environ 1,24 million de dollars de subventions, versées en grande partie au « Congrès mondial ouïghour » (CMO).

Carl Gershman, alors président de la NED, a ouvertement affirmé que pour résoudre les problèmes du Xinjiang, une révolution de couleur devait avoir lieu en Chine, et qu’un changement de régime pourrait transformer le pays en une république fédérale. S’exprimant lors de l’événement Democracy Award (Prix de la démocratie) organisé par la NED en juin 2019, Gershman a ouvertement soutenu l’idée d’un « Turkestan oriental » pour enhardir les forces « pro-indépendance du Xinjiang ». Il a également attiré l’attention mondiale sur les prétendus problèmes de droits de l’homme au Xinjiang, cherchant à lancer une alliance internationale dans ce but afin de sanctionner la Chine.

Comme l’a révélé le site internet américain The Grayzone, au fil des ans la NED a fourni directement des millions de dollars au CMO et à l’Association américaine ouïghoure (AAO), et les a aidés à collaborer avec les gouvernements et les législateurs aux États-Unis et dans d’autres pays occidentaux afin d’organiser des activités hostiles à la Chine. Le président de l’AAO, Kuzzat Altay, a ouvertement déclaré : « La chose la plus censée que je puisse imaginer, ce sont des activités anti-chinoises quotidiennes. »

Le rapport d’enquête de The Grayzone a montré que lorsque la COVID-19 a frappé les États-Unis en 2020, l’AAO et ses principaux membres ont fait la cour aux forces politiques d’extrême-droite aux États-Unis, qualifiant le coronavirus de « virus chinois » et incitant à un sentiment anti-asiatique.

Les programmes de la NED pour le Xinjiang se concentrent sur l’hypocrisie de la « crise des droits de l’homme » dans cette région et font partie de la tentative américaine et occidentale d’utiliser le Xinjiang pour contenir la Chine.
En 2019, la NED a accordé 900 000 dollars de subventions pour ses programmes liés au Xinjiang, notamment :
 le programme de « Documentation des violations des droits de l’homme au Turkestan oriental », lancé au nom de la « défense des droits de l’homme », mais incluant en réalité la subornation de témoins et la fabrication de preuves pour justifier la soi-disant accusation de « violations des droits de l’homme » au Xinjiang, et publiant chaque année des rapports intermédiaires et un rapport général non factuels sur les centres d’éducation et de formation au Xinjiang ;
 le programme « Responsabiliser les femmes et les jeunes dans leur défense et leur participation civique », dispensant aux femmes et aux jeunes ouïghours une formation sur les méthodes de propagande et de sensibilisation antichinoise et les incitant à mener des activités antichinoises ;
 le programme « Défense et sensibilisation pour les droits de l’homme des Ouïghours », qui a collecté et forgé de la désinformation sur les « violations des droits de l’homme des Ouïghours » en Chine et à l’étranger, et a organisé dans le monde entier des campagnes de publicité négative sur les questions liées au Xinjiang.
En 2020, la NED a accordé 1,24 million de dollars de subventions pour des programmes liés au Xinjiang. En voici les principaux :
 « Sensibilisation aux droits de l’homme des Ouïghours à travers l’interaction artistique », programme qui a encouragé, au nom de l’art, les forces pro-indépendance du Xinjiang, en Chine et à l’étranger, à faire un battage médiatique sur les questions liées au Xinjiang ;
 le programme « Documenter et développer des ressources pour renforcer la défense des droits des Ouïghours », qui visait à créer une base de données sur les droits de l’homme des Ouïghours et à produire des rapports pour discréditer les politiques chinoises à leur égard ;
 le programme « Défendre et attirer l’attention sur les droits de l’homme des Ouïghours » et « Donner aux femmes et aux jeunes les moyens de défendre leurs droits et de participer à la vie civique », qui étaient le prolongement des mêmes programmes de 2019.

2. La NED entretient des liens étroits avec les forces pro-indépendance du Tibet depuis 2010, date à laquelle Gershman, alors président de la NED, a remis au Dalaï-lama la Médaille du service de la démocratie. Gershman a participé à l’événement Espoir et démocratie organisé par le Dalaï-lama en 2016, a célébré son 85e anniversaire et s’est exprimé en faveur de ses activités pro-indépendance du Tibet en 2020.

Le 13 novembre 2018, lors d’un séminaire sur la question tibétaine organisé aux États-Unis, la NED a invité Lobsang Sungen, alors « Kalon Tripa » du gouvernement tibétain en exil. Lobsang Sungen a fait des remarques irresponsables lors de cet événement, alléguant faussement que le but ultime du programme d’aide de la Chine était de coloniser le Tibet, et que la communauté internationale devait tirer les leçons de cette expérience et démasquer les ambitions cachées de la Chine derrière son programme Initiative Ceinture et Route.

Le 16 juin 2021, la NED a organisé une interview entre Penpa Tsering, le nouveau « Sikyong » de l’Administration centrale tibétaine, et Josh Rogin, journaliste et chroniqueur au Washington Post. Au cours de l’entretien, Penpa Tsering a affirmé que le nouveau « Kashag » s’efforcerait de reprendre le dialogue sino-tibétain, qui est au point mort, afin de trouver une « solution durable, mutuellement bénéfique et non violente », et qu’il « renforcerait le soutien et la sensibilisation au niveau international ».

Les programmes de la NED pour le Tibet se concentrent sur le renforcement des forces pro-indépendance du Tibet et sur l’hypermédiatisation de cette question à l’échelle internationale.
En 2019, la NED leur a consacré 600 000 dollars. En voici les principaux :
 le programme de « Renforcement du mouvement tibétain - campagne, formation et organisation stratégique », conçu à la fois pour renforcer la capacité des éléments pro-indépendance du Tibet à lancer des mouvements sociaux au Tibet, et pour faire pression sur la communauté internationale et la pousser à s’ingérer dans les affaires tibétaines ;
 le programme « Renforcer le soutien international à la démocratie et aux droits de l’homme au Tibet », qui vise à développer les forces indépendantistes locales, à permettre une collusion plus étroite entre les forces à l’intérieur et à l’extérieur de la Chine, ainsi qu’à planifier et à mettre en œuvre des mouvements sociaux au Tibet ;
 le programme « Renforcer la participation politique des jeunes », visant à faire émerger la prochaine génération de leaders des mouvements sociaux tibétains ;
 le programme « Créer les conditions du dialogue et des négociations », afin de promouvoir l’indépendance du Tibet par le biais de prétendues études universitaires.

En 2020, la NED a accordé 1 million de dollars de subventions à des programmes liés au Tibet. Parmi les plus importants :
 Le groupe Tibet Times, comprenant la publication de journaux en langue tibétaine, la gestion et le suivi de sites internet en tibétain, ainsi qu’une plateforme pour les activités des organisations Gouvernement tibétain en exil et Indépendance du Tibet ;
 « Renforcer le soutien international à la démocratie et aux droits de l’homme au Tibet », destiné à recueillir des preuves sur les questions de droits de l’homme au Tibet et dénoncer à l’ONU les politiques tibétaines du gouvernement chinois ;
 « Renforcer la sensibilisation au Panchen-lama », conçu pour orienter et désinformer la communauté internationale sur le prétendu 11e Panchen-lama afin d’obtenir son soutien, et attaquer la politique chinoise en matière de liberté de croyance religieuse ;
 « Renforcer les réseaux de surveillance et d’information sur le Tibet », qui vise à surveiller et à suivre au plus près les droits de l’homme au Tibet et à produire des rapports négatifs à ce sujet ;
 « Promouvoir le vote éclairé dans l’électorat tibétain », conçu pour inciter les Tibétains à participer à l’élection et aux prises de décision du gouvernement tibétain en exil.

3. La NED apporte un soutien total à l’indépendance de Hong Kong.
Elle a longtemps mené des projets sur les soi-disant droits du travail, la réforme politique et la surveillance des droits de l’homme à Hong Kong, et fut à l’origine de presque toutes les manifestations de rue dans cette ville. Selon une recherche effectuée sur le site officiel de la NED par Hong Kong Insights, une agence d’analyse de l’opinion publique de Hong Kong, depuis 1994 la NED a financé des organisations d’opposition, différents groupes de mouvements étudiants, des médias tels que « Attention aux droits de l’homme à Hong Kong » et la « Confédération syndicale de Hong Kong », et les a manipulés pour organiser des manifestations et des protestations. Enfin, selon les statistiques de Du Jia, chercheur à l’Institut de recherche et de conciliation de l’université de Chongqing, depuis 1994 la NED finance chaque année des projets à Hong Kong, investissant au total plus de 10 millions de dollars en 2018.

Depuis 2003, la NED a secrètement organisé, planifié, dirigé et financé de nombreux mouvements de rue de grande ampleur à Hong Kong, notamment le mouvement illégal « Occupy Central » et les violentes manifestations contre les propositions d’amendements législatifs.

Lors des agitations anti-amendements de 2019, la NED est passée des coulisses au devant de la scène, s’engageant directement auprès des principales forces de déstabilisation anti-chinoises à Hong Kong, offrant subventions et formations aux personnes impliquées dans les émeutes.

En mai 2019, des individus tentant de semer le trouble à Hong Kong, dont le président fondateur du Parti démocratique de Hong Kong, Martin Lee, le président fondateur de Demosisto, Nathan Law, et l’ancien président de l’Alliance hong-kongaise pour le soutien des mouvements démocratiques patriotiques en Chine, Lee Cheuk-yan, se sont rendus aux États-Unis pour assister à un événement de la NED intitulé « Nouvelles menaces pour la société civile et l’État de droit à Hong Kong », suppliant ouvertement les États-Unis d’intervenir contre les amendements législatifs proposés à Hong Kong.

En septembre 2019, la NED a recruté des éléments antichinois à Hong Kong pour rejoindre le conseil d’administration du Comité démocratique de Hong Kong, basé à Washington. La création de cette organisation a mis en évidence la relation symbiotique entre ces forces antichinoises et Washington. La plupart des membres de son conseil d’administration sont des figures de proue de la déstabilisation de Hong Kong, tandis que son conseil consultatif comprend principalement des membres d’ONG telles que la NED.

Pendant le mouvement anti-amendements de 2019, la NED a incité ces forces à mener une campagne de propagande sur la scène internationale, finançant les activités de leurs organisations et envoyant fréquemment du personnel à Hong Kong pour piloter les protestations sur le terrain.

En septembre 2021, lors d’un séminaire organisé par la NED, intitulé « Lutter pour un avenir démocratique », Nathan Law a prononcé un discours rempli de mensonges, déformant la vérité pour défier la justice. Des organisations de premier plan dans l’agitation anti-amendements, telles que le Front civique des droits de l’homme, Demosisto et la Confédération syndicale de Hong Kong, ont toutes reçu des fonds de la NED, qui a encore renforcé, en 2021, son soutien aux séparatistes de Hong Kong en exil.

En 2019, la NED a investi environ 640 000 dollars dans des projets à Hong Kong, notamment :
 le projet « Renforcement de la société civile et de la protection des droits de l’homme », utilisant les droits de l’homme comme prétexte pour s’entendre avec des groupes et des politiciens indépendantistes et soi-disant « pro-démocratie », afin d’accuser le gouvernement central chinois de violer les droits de l’homme ;
 le projet « Promotion d’un dialogue et de politiques fondés sur des preuves », un mécanisme de « dialogue fondé sur des preuves » prétendument basé sur les opinions politiques et économiques des citoyens hongkongais, dans le but d’amplifier la voix des éléments indépendantistes ;
 le projet « Améliorer les droits des travailleurs et la démocratie », permettant aux syndicats de Hong Kong d’améliorer leurs compétences en matière d’organisation, de négociation et de propagande, au nom de la promotion de la démocratie et du développement de la société civile ;
 enfin le projet « Défendre l’Etat de droit et la liberté à Hong Kong », où la NED s’est associée aux fauteurs de troubles locaux et aux forces antichinoises des milieux d’affaires internationaux et des services gouvernementaux, afin de s’immiscer dans l’Etat de droit à Hong Kong et concocter des rapports sur le lien entre la prospérité de Hong Kong, son Etat de droit et ses libertés.

V. Désinformation et diffusion de récits anti-gouvernementaux

1. Faire circuler une rhétorique provocatrice pour susciter des sentiments antigouvernementaux dans la population.

En 2021, Cuba a connu sa pire crise économique depuis 30 ans en raison de la pandémie de COVID-19 et du renforcement des sanctions des États-Unis. L’inflation s’est intensifiée et les pénuries de nourriture, de médicaments et d’électricité se sont répandues dans tout le pays.

Le 11 juillet, des manifestations antigouvernementales de grande ampleur ont éclaté dans de nombreuses villes, dont la capitale, La Havane. Les enquêtes menées par le gouvernement cubain ont révélé l’existence de liens étroits entre les agences gouvernementales américaines et les manifestations, dans lesquelles la NED a joué un rôle important.

Dans les semaines qui ont précédé les manifestations, les messages antigouvernementaux se sont multipliés sur les médias sociaux, ce qui a permis de manipuler efficacement l’opinion publique, de provoquer le mécontentement et d’inciter aux protestations.

Quelques jours avant les manifestations, on a vu émerger sur twitter un grand nombre de nouveaux comptes qui ont liké et retweeté des messages antigouvernementaux non vérifiés, le tout avec le hashtag #SOSCuba. Selon le ministre cubain des Affaires étrangères, les enquêtes ont révélé des liens étroits entre ces comptes et une société basée à Miami, en Floride.

2. Fabriquer des mensonges liés au Xinjiang pour alimenter la dynamique visant à contenir la Chine.

Le Congrès mondial ouïghour et Human Rights Watch, financés par la NED, ont lancé et répandu des rumeurs faisant état d’un « génocide » au Xinjiang et de « la détention d’un million de Ouïghours dans des centres d’éducation et de formation ».

Après avoir interrogé huit personnes (!), les « défenseurs chinois des droits de l’homme » soutenus par la NED, à partir d’un échantillon aussi ridicule, ont extrapolé le ratio estimé à l’ensemble du Xinjiang et ont conclu qu’un million de personnes étaient détenues dans des « camps de détention et de rééducation » et deux millions « forcées d’assister à des séances de rééducation en journée ou en soirée », répandant ainsi des calomnies sur le Xinjiang.

À partir de janvier 2019, le département d’État américain et la NED ont lancé une enquête auprès des Ouïghours qui vivent, étudient et travaillent aux États-Unis. Les personnes interrogées devaient indiquer si un membre de leur famille se trouvait dans un « centre d’éducation et de formation » au Xinjiang, et étaient incitées à se manifester pour porter des accusations, dans le but de susciter des protestations contre le gouvernement chinois.

3. Propagation du « virus politique » et politisation de la recherche des origines du COVID-19.

Depuis le début de la pandémie, l’Association américaine ouïghoure (financée par la NED), avec ses affiliés, n’a cessé de colporter des théories conspirationnistes d’extrême droite, accusant la Chine d’être responsable de la pandémie et des décès qui y sont liés, faisant circuler des rumeurs selon lesquelles la Chine mènerait une « guerre virale » contre le monde et « exporterait intentionnellement le virus pour provoquer la pandémie ». Ces rumeurs ont alimenté les sentiments antichinois et anti-asiatiques aux États-Unis et dans d’autres pays occidentaux.

4. Alimenter les tensions et faire l’apologie du concept de « sharp power ».

En novembre 2017, Christopher Walker, vice-président de la NED chargé des études et de l’analyse, et Jessica Ludwig, principale chargée de mission, ont écrit un article dans Foreign Affairs (Affaires étrangères) intitulé « Définition du ‘ sharp power ‘ : comment les Etats autoritaires étendent leur influence », dévoilant pour la première fois ce concept de « sharp power » (pouvoir tranchant) et alimentant un nouveau cycle d’« analyse de la menace chinoise ».

En décembre 2017, la NED a publié un autre rapport intitulé « Sharp power : étendre son influence autoritaire », diabolisant la Chine et la Russie en alléguant que depuis plus d’une décennie, les deux pays ont dépensé des sommes énormes pour influencer des pays ou des groupes-cibles avec des moyens non conventionnels tels que la division, la corruption et la manipulation, dans le but de façonner l’opinion et les perceptions mondiales.

5. Susciter la controverse et stigmatiser la politique de la presse en Chine.

L’organisation Reporters sans frontières (RSF), financée par la NED, incite depuis longtemps la communauté internationale, les publicitaires, les agences de presse et les gouvernements étrangers à traiter différemment les médias chinois et à être vigilants face à la soi-disant menace qu’ils représentent. Depuis le déclenchement de l’épidémie de COVID-19,

RSF a tenu des propos irresponsables, notamment en exhortant la Chine à « cesser de censurer les informations sur l’épidémie de coronavirus » et en mettant en garde contre la « répression accrue » du gouvernement à l’encontre du journalisme. Reporters sans frontières a également inventé des rumeurs selon lesquelles de nombreux journalistes chinois risquent « des années de détention dans des prisons, où les mauvais traitements peuvent conduire à la mort ».

VI. Financement d’activités et de programmes universitaires à des fins d’infiltration idéologique.

1. La NED a créé divers Prix de la démocratie pour encourager les dissidents d’autres pays à aider les États-Unis à « exporter » la démocratie.

Depuis 1991, la NED décerne chaque année la Médaille de la démocratie à des militants politiques et à des dissidents dans des pays tels que la Russie, la Chine, la Corée du Nord, le Myanmar, l’Iran, Cuba, le Venezuela et l’Ukraine, en reconnaissance de leur défense des droits de l’homme et de la démocratie.

Depuis 1999, elle décerne chaque année la Médaille du service pour la démocratie. En 2002, cette médaille a été décernée à Wu Shu-chen, épouse de Chen Shui-bian, alors chef des autorités taïwanaises.

En 2010, elle a été décernée au 14e Dalaï-lama, le soi-disant « chef spirituel tibétain en exil ».

La NED utilise également les assemblées mondiales du Mouvement mondial pour la démocratie pour rendre hommage au courage démocratique.

Depuis la huitième assemblée mondiale en 2015, des noms liés à la Chine ont commencé à apparaître sur la liste des lauréats. Les organisations antichinoises et les individus luttant pour l’indépendance du Tibet ou de Hong Kong, ou liés au Mouvement islamique du Turkestan oriental (MITO), ont successivement reçu ces hommages.

Par exemple, le lauréat de la Huitième assemblée (2015) est Nathan Law, un séparatiste favorable à l’indépendance de Hong Kong, le lauréat de la Neuvième assemblée (2018) est Jin Bianling, épouse du soi-disant « avocat des droits de l’homme » Jiang Tianyong, et parmi les lauréats de la Dixième assemblée (2021) figurent Hong Kong Watch, une organisation britannique antichinoise qui cherche à perturber Hong Kong, Students for a Free Tibet, une organisation favorable à l’indépendance du Tibet, et Campaign for Uyghurs, un groupe lié au MITO.

Parmi les lauréats, Nathan Law, président fondateur de Demosisto, une organisation « pro-indépendance de Hong Kong », est recherché par la police hongkongaise pour des activités illégales et visant à déstabiliser Hong Kong. Jiang Tianyong, auteur principal de désinformations du genre « l’avocat Xie Yang a été torturé », est soupçonné d’ingérence dans des affaires sensibles, d’incitation à des rassemblements illégaux pour troubler l’ordre public et de collaboration avec des forces étrangères, mettant gravement en danger la sécurité nationale et la stabilité sociale.

Hong Kong Watch a d’ailleurs reçu une lettre d’avertissement de la police de Hong Kong pour violation présumée de l’article 29 de la loi sur la sécurité nationale concernant la « collusion avec un pays étranger ou avec des éléments extérieurs afin de mettre en danger la sécurité nationale ».

En 2008, Students for a Free Tibet a envoyé huit de ses principaux membres, dont le directeur exécutif de l’époque, Lhadon Tethong, en Chine pour mener des activités de sabotage. Campaign for Uyghurs, un groupe de séparatistes ouïghours en exil, est une branche du Congrès mondial ouïghour (CMO), une organisation ultranationaliste, et sa mission est de subvertir la Chine et de créer un État-nation du Turkestan oriental.

Le 4 juin 2019, la NED a profité de la célébration des 30 ans depuis les troubles politiques de 1989 pour remettre son Prix de la démocratie 2019 au Tibet Action Institute (TAI), au CMO et à ChinaAid, des organisations qui militent pour l’indépendance du Tibet et du Xinjiang ou qui sont liées au MITO et autres mouvements pour la démocratie.

2. Depuis 2004, la NED organise chaque année la série de conférences Lipset aux États-Unis et au Canada, et en publie les actes dans sa Revue de démocratie.

Bien que la plupart des conférenciers soient des politologues réputés, ces conférences sont fortement idéologisées. Par exemple, en 2020 la conférence intitulée « L’ombre noire du totalitarisme s’allonge sur la Chine » était donnée par le politologue américain Pei Minxin.

3. La NED accorde des subventions à l’ONG Académie démocratique égyptienne, chargée de l’infiltration idéologique en Égypte.

En juin 2011, l’ambassadrice américaine en Égypte de l’époque, Anne Patterson, a reconnu que son pays avait dépensé pas moins de 40 millions de dollars pour « promouvoir la démocratie » en Égypte depuis février 2011.

4. En octobre 2013, le National Democratic Institute (NDI), l’un des principaux bénéficiaires des aides de la NED, en a reçu plus de 300 000 dollars pour « améliorer les compétences en communication des militants politiques au Venezuela ». Avant les élections locales vénézuéliennes de décembre 2013, le NDI a organisé un séminaire en dehors du Venezuela pour fournir des « conseils d’experts » sur l’utilisation de la technologie et des médias sociaux pour la sensibilisation et l’engagement des citoyens. La NED a aussi créé une boîte à outils virtuelle, proposant des « cours personnalisés en ligne pour se perfectionner en innovation politique », toujours active aujourd’hui. Ces mesures ont eu un impact sur les élections législatives de 2015 au Venezuela : la Table ronde de l’unité démocratique, la coalition d’opposition, a revendiqué une majorité historique à l’Assemblée nationale.

5. Fin 2016, la NED a parrainé Edward Leung et Ray Wong, des séparatistes cherchant à obtenir l’indépendance de Hong Kong, pour qu’ils puissent étudier respectivement à Harvard et à Oxford.

En 2017, Johnson Yeung, l’ancien animateur du Front civique des droits de l’homme, une organisation cherchant à déstabiliser Hong Kong, a participé à un séminaire de chercheurs invités par la NED, où il a pu s’entretenir avec des groupes civiques et des manifestants d’Amérique du Sud, d’Europe de l’Est et du Moyen-Orient, et apprendre de leur expérience des mouvements démocratiques et sociaux.

6. Depuis des années, la NED finance la Conférence interethnique et interconfessionnelle sur le leadership, qui, en novembre 2020, se réunissait pour la quinzième fois. De nombreux participants sont membres de groupes séparatistes cherchant à obtenir l’indépendance du Tibet, du Xinjiang, de la Mongolie intérieure, de Hong Kong et de Taïwan, ou liés avec Falun Gong. En décembre 2018, dans son discours d’introduction prononcé lors de la 13ème conférence, Carl Gershman, alors président de la NED, a affirmé que « la Chine représente aujourd’hui la plus grande menace pour la démocratie dans le monde » et réclamé un « soutien au développement de la démocratie » en Chine.

7. Le 3 juin 2019, la NED a organisé une conférence sur le thème « Le modèle de répression de la Chine », qui affirmait que le modèle chinois érode le système démocratique occidental en utilisant une nouvelle génération de technologies.

8. Du 27 au 30 mars 2022, l’actuel président et directeur général de la NED, Damon Wilson, a conduit une délégation à Taïwan où il a annoncé, lors d’une conférence de presse, que la NED co-organiserait en octobre 2022 à Taipei, avec la Fondation taïwanaise pour la démocratie, la Onzième assemblée du Mouvement mondial pour la démocratie, apportant ainsi son soutien aux forces « pro-indépendance de Taïwan » sous le déguisement de la démocratie.

9. La NED accorde régulièrement des subventions à des organisations de « défense des droits civiques » via le financement de séminaires et de formations universitaires. Le détail des subventions pour le Tibet et le Xinjiang en 2020 a montré que des groupes comme l’Association de la jeunesse tibétaine et le Congrès mondial ouïghour, qui militent pour l’indépendance du Tibet et du Xinjiang, ont reçu des fonds de la NED pour des plateformes de discussion entre Tibétains en exil et séparatistes pro-indépendance du Tibet à l’intérieur même de la Chine, et pour une formation de renforcement des capacités des jeunes Ouïghours à diffuser un récit de « crise ouïghoure » dans les communautés locales.

10. La NED finance depuis longtemps la formation de jeunes Soudanais « politiquement actifs ».

En 2020, le Centre régional pour la formation et le développement de la société civile a reçu la Médaille de la démocratie pour avoir formé, au Soudan, des centaines de jeunes à la « démocratie » et au militantisme.

Les activités de la NED en Europe et en France

Bien que cela ne fait pas partie des pays évoqués dans le rapport chinois, quelques mots sur les activité de la NED en France.

D’après Wikipedia consulté le 24 mai 2022 :

À l’occasion de son vingtième anniversaire, la National Endowment for Democracy a dressé un bilan de son action d’où il ressort qu’elle finance et encadre actuellement plus de 6000 organisations politiques et sociales dans le monde. Elle revendique avoir entièrement créé le syndicat Solidarnoc en Pologne, la Charte des 77 en Tchécoslovaquie et Otpor en Serbie.

Reporters sans frontières est également financé par le NED, RSF est souvent accusé de partialité dans sa façon de lutter pour la liberté de la presse, notamment sur la situation à Cuba et au Venezuela.

Le système des instituts satellites s’inspire de ce qui avait été mis en place par les États-Unis, en tant qu’armée d’occupation, en Allemagne avec la Friedrich Ebert Stiftung, la Friedrich Naunmann Stiftung, la Hans Seidal Stiftung et la Heinrich Boell Stiftung.

Aussi, utilise-t-elle ces fondations comme relais financiers dans ce pays plutôt que ses propres instituts.

Sur le même principe, la NED a trouvé des partenaires dans divers États alliés, membres de l’OTAN ou de l’ex-ANZUS, notamment :

  • la Westminster Foundation for Democracy (Royaume-Uni),
  • l’International Center for Human Rights and Democratic Development (Canada) ;
  • la Fondation Jean-Jaurès (France) ;
  • la Fondation Robert Schuman (France) ;
  • l’International Liberal Center (Suède) ;
  • l’Alfred Mozer Foundation (Pays-Bas).

La NED publie le Journal of Democracy, diffusé mondialement, et Encuentro spécialement pour Cuba, ainsi que des livres collectifs.

Elle organise des conférences avec les intellectuels qu’elle sponsorise. Enfin, elle forme des cadres politiques et syndicaux, partout dans le monde, à l’exercice de la démocratie.

S&P et la NED

Lors de son exposé, le 15 janvier 2015, Christine Bierre, la rédactrice en chef du journal de S&P Nouvelle Solidarité, avait déjà pointé du doigt le rôle de la NED dans les révolutions de couleurs. Une vidéo toujours d’actualité et à partager.