Diane Sare et Scott Ritter taillent en pièce le « récit » ukrainien

mercredi 24 août 2022

Chronique stratégique du 24 août 2022 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Le 19 août, dans une vidéo transmise par internet, Diane Sare, candidate indépendante du mouvement de LaRouche pour le Sénat américain, et Scott Ritter, expert militaire au franc-parler et ancien inspecteur des armes des Nations unies en Irak, ont exposé à la fois la fraude et le danger du « récit » des États-Unis et de l’Otan sur la crise en cours en Ukraine — à commencer par le fait qu’ils figurent tous deux sur une « liste noire » publiée par le Centre ukrainien de lutte contre la désinformation (CCD) bien que retirée de son site depuis une semaine sous la pression internationale.

La « liste noire » de l’Ukraine

Diane Sare et Scott Ritter ont été invités dans l’émission « Issues that matters » (Les sujets qui comptent) de Cynthia Pooler, avant tout pour s’exprimer à propos de cette « liste noire » qui a été publiée le 14 juillet par le CCD, une agence sous la tutelle du Conseil de sécurité nationale ukrainien, avec le soutien actif et financier du département d’État américain, dont plusieurs membres auraient participé à la réunion lors de laquelle la liste a été élaborée.

Cette liste noire cible 72 personnalités, hommes politiques, experts et intellectuels, accusés d’être des « propagandistes russes » et des « terroristes de l’information ». Les 31 premiers noms de la liste correspondent à des personnes qui ont pris la parole dans une conférence organisée par l’Institut Schiller, dont le thème était de savoir comment sortir de la crise géostratégique actuelle par la voie diplomatique et non militaire.

Sur la liste, outre Helga Zepp-LaRouche, la présidente-fondatrice de l’Institut Schiller, Jacques Cheminade, président de Solidarité & progrès, Diane Sare et Scott Ritter, l’on trouve Tulsi Gabbard, ancienne député démocrate au Congrès US, très critique de la politique de guerre du gouvernement américain, Rand Paul, le célèbre sénateur républicain également anti-guerre, P.S. Raghavan, l’ancien chef du Conseil de sécurité nationale de l’Inde, et même Lula da Silva, l’ancien président brésilien, dont le nom a été retiré.

Un blanc-seing aux néo-nazis ukrainiens

Diane Sare et Scott Ritter ont souligné le fait que cette liste pose un sérieux problème de sécurité, notamment en raison de la présence dans l’État de New York de nombreux Ukrainiens qui nourrissent une haine extrême envers la Russie, et qui pourraient bien être poussés à la violence contre des personnes désignées comme leurs « ennemis » par le CCD et par les médias occidentaux qui s’en font les relais.

Ma propre sécurité est en danger, a affirmé Diane Sare. Il faut dire que nous parlons de néo-nazis. Regardez ce qui vient de se passer ici à New York avec Salman Rushdie. Le Congrès doit réagir. L’Institut Schiller vient d’envoyer une lettre au Congrès, que Scott et moi avons signée, avec une douzaine d’autres Américains présents sur cette liste, exigeant une enquête pour savoir si les fonds que nous donnons à l’Ukraine servent à financer cette agence [le CCD], qui met en cause les droits garantis par le Premier Amendement [de la Constitution US] et met en danger les citoyens américains.

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Scott Ritter, un expert américain mondialement respecté pour s’être insurgé contre les mensonges de Tony Blair et des néoconservateurs américains visant à justifier l’invasion de l’Irak, et qui affirme soutenir « à 100 % » la candidature de Sare au Sénat, a abondé dans son sens : « Il y a de nombreux fous là-bas, y compris ici dans l’État de New York — des groupes pro-ukrainiens fidèles à l’idéologie de Stepan Bandera. Si vous conduisez ici jusqu’aux Catskills [les montagnes au Nord de New-York], vous verrez flotter sur le bord de la route les drapeaux du mouvement Bandera, du Secteur droit [milice paramilitaire d’ultra-droite qui était au cœur des violences du Maïdan], ou encore du régiment Azov ».

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Et comme l’a souligné Ritter, bien que la liste a été retirée depuis, l’argent du contribuable continue de financer cet organisme ukrainien. « Le fait est que la réunion du 14 juillet [qui a abouti à cette liste] a été organisée une ONG financée par le gouvernement américain, et que des membres du personnel du département d’État américain y ont participé. Il ne suffit donc pas que la liste ait été retirée. Il faut que le gouvernement des États-Unis renonce à financer le Centre de lutte contre la désinformation, et qu’il prenne publiquement ses distances, en affirmant que personne sur cette liste n’est un propagandiste russe ».

Sortir du grand jeu britannique

Diane Sare a remis en perspective la crise géostratégique en rappelant le rôle de l’administration Obama dans le coup d’État de 2014 en Ukraine, avec en particulier le vice-président Joe Biden et la sous-secrétaire d’État Victoria Nuland : « Nous disposons de la transcription de l’appel téléphonique avec l’ambassadeur Pyatt, où ils décident exactement qui sera au gouvernement. Donc, quiconque dit que l’Ukraine avait une indépendance vis-à-vis des États-Unis ne dit tout simplement pas la vérité ».

Il s’agit du vieux grand jeu britannique, la géopolitique britannique, qui a malheureusement pris le dessus sur notre politique, a affirmé Diane Sare. Nous n’agissons plus en tant que pays souverain.

De ce point de vue, elle a évoqué le désastre en Afghanistan où, après 20 ans de destruction causés par l’armée américaine, Washington est aujourd’hui aux abonnés absent face aux 22 millions de personnes confrontées à la famine. Pire, l’administration Biden a saisi les réserves afghanes et imposé des sanctions à des citoyens désespérés. Diane Sare a parlé des efforts d’Helga Zepp-LaRouche et de l’Institut Schiller en faveur d’une coopération entre les États-Unis et les autres nations de la région, y compris la Russie, la Chine et l’Inde, afin de résoudre ensemble cette catastrophe humanitaire – ce qui offrirait par ailleurs l’occasion de surmonter l’hystérie qui pousse actuellement les États-Unis et l’Occident en général à se « découpler » de la Russie et de la Chine.

De son côté, Scott Ritter a également expliqué que les États-Unis, s’ils en avaient la volonté, pourraient calmer le jeu du jour au lendemain, tout en déplorant l’immoralité des dirigeants politiques américains actuels : « Je sais que c’est difficile à imaginer avec les personnages que nous avons à la tête de la politique américaine – mais ne pourrions-nous pas pousser les États-Unis, la Chine, la Russie et l’Inde à coopérer ? Je veux dire, le Pakistan a même permis à l’Inde d’expédier un train de céréales à travers le Pakistan pour se rendre en Afghanistan. (…) Ne pourrions-nous pas faire de l’Afghanistan, qui souffre tant, un lieu où nous pourrions développer la confiance entre ces acteurs majeurs et changer toute la dynamique ? »

J’aime mon pays, je suis un patriote américain, je crois en la Constitution, je crois en notre capacité à faire le bien, a conclu Ritter. Malheureusement notre nation est devenue la plus grande menace pour la paix et la sécurité internationales, parce que nous ne représentons rien d’autre que nous-mêmes. (…) Nous faisons des politiques qui causent du tort et de la souffrance aux gens, et nous ne nous en soucions tout simplement pas. (…) Mais, vous savez, nous sommes une famille mondiale. Le monde est un village. Et ce que nous devons comprendre, c’est qu’il y a une interconnectivité entre tout ce qui se passe d’un endroit à l’autre du monde.

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