Elections américaines de mi-mandat

New York : Diane Sare donne un visage à l’opposition au parti de la guerre

mercredi 15 juin 2022, par Christine Bierre

Collaboratrice durant 33 ans de notre ami l’économiste Lyndon LaRouche (1922-2019), Diane Sare a annoncé le 8 juin avoir réussi à faire enregistrer officiellement sa candidature en tant qu’indépendante pour les élections sénatoriales de novembre 2022 dans l’État de New York.
Diane Sare en campagne : les Etats-Unis doivent quitter l’OTAN !

Elle briguera ainsi le poste actuellement occupé par Chuck Schumer, régulièrement qualifié « d’homme de Wall Street », invariablement élu et réélu depuis 1999, souvent avec des scores dépassant les 60 et 70 %. C’est suite à la victoire de Biden qu’il a accédé au poste de chef de la majorité démocrate au Sénat.

Chuck Schumer est un va-t-en guerre assumé. En tant que membre de la Commission spéciale du Sénat sur le renseignement, il fut l’un des plus fervents partisans de toutes les guerres illégales de « changement de régime » menées par les Etats-Unis ces deux dernières décennies. Aujourd’hui actif défenseur de la guerre financière contre le peuple russe, sous forme de sanctions draconiennes, entre autres, il est aussi le principal sponsor de la loi antichinoise sur l’innovation et la concurrence. Or, ces politiques conduisent inexorablement les États-Unis et l’OTAN vers la guerre contre ces deux pays.

Aux Etats-Unis et dans l’État de New York en particulier, champions des droits de l’homme à travers le monde, il est devenu presque impossible pour un candidat indépendant des grands partis de présenter une candidature. C’est donc contre vents et marées que Diane Sare a dû se battre pour y parvenir.

Avant 2022, à New York, il fallait récolter 15 000 signatures d’électeurs dûment inscrits pour pouvoir se présenter. Mais voilà qu’au milieu de la période prévue pour les collecter, les exigences ont changé, portant à 45 000 le nombre de signatures à rassembler dans les mêmes délais !

En plein confinement sanitaire, collecter ces milliers de « parrainages » s’est avéré une tâche herculéenne, rapporte la candidate, qui a pu mobiliser une bonne centaine de volontaires pour lui permettre de réussir.

C’est chose faite : pour sécuriser sa candidature, Diane Sare a déposé près de 70 000 signatures, et au 13 juin, dernier jour pour entamer des procédures de contestation contre sa campagne, aucune contestation n’avait été déposée.

Les idées de LaRouche, un homme qui a toujours dénoncé les errements des élites américaines, font donc leur retour dans la politique américaine, et ce n’est pas trop tôt !

Alors que la menace d’une guerre mondiale entre les Etats-Unis et leurs alliés, d’une part, et la Russie et la Chine n’est plus une vue de l’esprit, au moment où les plus belliqueux des militaires américains, et leurs alliés à l’OTAN, osent imaginer l’emploi de l’arme atomique contre leurs principaux rivaux, la campagne de Diane Sare jouera un rôle déterminant pour faire jaillir en Amérique même une véritable opposition contre ces politiques d’empire que les Etats-Unis ont pourtant combattues lors de leur fondation, en 1776.

On fait état de profondes divisions qui minent la population américaine. Et elles existent. Cependant, la campagne de Sare contre Schumer montre déjà sur le terrain que lorsqu’on aborde les problèmes réels des citoyens américains et qu’on leur propose des solutions adéquates, ils sont capables de s’unir pour faire face à la crise. Le potentiel existe donc pour faire émerger « un nouveau paradigme » s’inspirant de la tradition des grandes figures politiques américaines : Alexander Hamilton, John Quincy Adams, Abraham Lincoln, Franklin D. Roosevelt et plus récemment Lyndon LaRouche, contre les va-t-en guerre qui ont pris en otage la présidence américaine.

Entretien avec Diane Sare

Paru le 17 mai 2022,
dans PoliticsNY dans l’émission 2002 MEET THE CANDIDATES.

Jane Hansen : Bonjour à tous et bienvenue. Je suis Jane Hansen et je pose trois questions en trois minutes. Aujourd’hui, mon invitée est Diane Sare qui se présente au Sénat américain, contre Chuck Schumer, un politicien de carrière qui est en place à Washington depuis environ 42 ans. Diane, vous affrontez un candidat redoutable et pourtant vous êtes là, tous les jours, à faire campagne. Qu’est-ce qui vous motive ?

Diane Sare : Je pense que nous sommes dans une crise existentielle. Comme vous le savez, j’ai été pendant 33 ans l’associée de Lyndon LaRouche, un économiste et une personnalité politique de premier plan. Schumer, lui, s’est distingué en défendant les mensonges des agences de renseignement qui nous ont conduit dans toutes ces guerres où nous n’aurions pas dû nous engager, ainsi qu’en validant le sauvetage des banques de Wall Street qui provoque déjà l’hyperinflation. C’est pourquoi j’ai ressenti le besoin de me présenter.

Vous vous présentez en tant qu’indépendante, mais vous vous dites larouchiste indépendante. Si par chance vous gagnez cette élection, quels seraient les sujets auxquels vous vous attaquerez en premier à Washington ?

D’abord et avant tout, je pense que nous devons rétablir le Glass Steagall Act (loi de 1933 imposant une stricte séparation bancaire) de Franklin Roosevelt. Nous devons arrêter ce processus d’hyperinflation en séparant les banques. Nous devons placer la Réserve fédérale sous contrôle judiciaire et créer à la place une banque nationale nous permettant de diriger le crédit vers les choses dont nous avons besoin. Et je pense que nous devons travailler avec d’autres nations, en particulier la Russie, la Chine, l’Inde, les nations les plus grandes et peuplées du monde. Il faut revenir à des taux de change fixes et créer les conditions pour éradiquer la pauvreté.

Vous avez de grandes missions devant vous ! Dernière question : parlez-moi de quelque chose que les gens ne savent pas sur vous, mais qui vous passionne.

J’ai grandi dans une famille de Quakers (protestants) et j’ai toujours senti que je devais faire quelque chose contre l’injustice. J’ai créé une grande chorale municipale à Manhattan et je pense que la musique classique doit faire son retour dans les écoles. Ce que l’on apprend lorsqu’on joue de la grande musique, c’est que chaque partie, dans son unicité, contribue au tout et je suis convaincue que nous en aurions une bien meilleure perception si les gens étaient impliqués dans l’interprétation de la musique classique.

Absolument ! Et cela vous apporte de la joie en même temps. Merci beaucoup Diane, bonne chance dans cette campagne et à bientôt sur la route.

Diane Sare :