La presse allemande salue les maires français soutenant l’initiative de paix de Stralsund

samedi 19 novembre 2022, par Karel Vereycken

La lettre ouverte de maires français en soutien à l’initiative du Conseil de la ville hanséatique de Stralsund (Allemagne du Nord) n’est pas passée inaperçue. Kay Steinke, le correspondant local du grand quotidien régional Ostsee-Zeitung a publié le 18 novembre l’article suivant :

Les Français saluent l’idée d’une « paix de Stralsund »

L’idée d’une « Nouvelle Paix de Stralsund » a désormais provoqué une vague à l’échelle internationale, comme le montre un exemple venu de France. Apparemment, plusieurs maires français soutiennent les efforts de paix des citoyens de Stralsund.

Pour leur décision controversée d’inviter les parties belligérantes, la Russie et l’Ukraine, à s’asseoir autour de la table de l’hôtel de ville de Stralsund, les citoyens de Stralsund ont récemment reçu une sévère réprimande du ministère de l’Intérieur du land (région) du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. Leur « résolution de paix » a été qualifiée « d’illégale » du fait que les élus de la ville ont interféré dans la politique étrangère du gouvernement fédéral - et ont donc outrepassé leur domaine de compétence.

Mais c’est exactement là que les maires français interviennent - en se mêlant dans la politique étrangère française. Le document s’intitule « Soutien au Conseil de la ville de Stralsund, soutien à des pourparlers de paix.
Des maires français soutiennent l’initiative de paix de Stralsund »
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De nombreux maires figurent parmi les premiers signataires. Parmi eux : Patrick Kindt, maire de Chidrac, Jacky Duminy, maire d’Ors ou Emmanuel Payer, maire de Chaudeney-sur-Moselle. Le maire de cette commune lorraine de 729 habitants confirme également à l’Ostzee-Zeitung l’authenticité de déclaration. « J’ai moi-même été informé de cette initiative par un courriel reçu à la mairie », a-t-il déclaré. « J’ai immédiatement signé cette déclaration. J’y souscrit pleinement », a déclaré le maire français.

Au total, le document mentionne jusqu’à présent 15 premiers signataires. Parmi eux, on trouve non seulement des maires, mais aussi des conseillers municipaux, pour la plupart issus de petites communes françaises du monde rural. Ce qui est également visible au fil des jours : le nombre de signatures augmente.

La déclaration est rédigée en deux langues, français et allemand. Il commence par les lignes suivantes : « Nous, maires de France, soutenons les élus de la ville allemande de Stralsund et leurs efforts. » Et encore : « Élus par le peuple, notre devoir est de préserver la paix avant tout autre chose. Le Conseil municipal de Stralsund en montre aujourd’hui l’exemple, par-delà ses composantes politique »

Vers la fin, les maires français vont un peu plus loin, en ciblant la politique étrangère de la France en ces termes : « Nous apportons notre soutien public à la décision du Conseil de Stralsund et appelons la France à accompagner le dialogue entre les belligérants jusqu’à la table de négociation. »

Thomas Haack, directeur exécutif des Citoyens de Stralsund (BfS), se réjouit de ce soutien inhabituel. Son groupe a joué un rôle de premier plan dans l’élaboration de la résolution, qu’il a présentée sous forme de motion avec la faction CDU/FDP et la faction Gauche/SPD. « On m’a envoyé cette déclaration peu de temps après notre décision au sein de la Bürgerschaft » [Conseil], a déclaré Haack. « Après cela, j’ai d’abord cherché sur Google. Et voilà qu’il y a une initiative de maires français qui veulent enfin la paix - et qui soutiennent publiquement notre résolution. »

Pour lui, la déclaration montre que « l’aspiration à la paix dans le monde est présente partout. Et il faut aussi créer des réseaux internationaux pour les initiatives de paix », a déclaré Haack. « Nous sommes heureux de tous ceux qui soutiennent nos efforts de paix. Ainsi, notre résolution a déjà atteint un certain nombre de résultats. Et pas seulement une attention nationale, mais aussi internationale. »

Et ce malgré le fait que (le maire) Bradow (CDU) et le Conseil de Stralsund ont été réprimandés pour la résolution par le ministère de l’Intérieur dirigé par le SPD.

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Certains maires allemands et français impliqués dans cette initiative des deux côtés de la frontière s’exprimeront mardi 22 novembre, lors de la visio-conférence internationale de l’Institut Schiller. Inscriptions ici.