Taiwan : défaite du parti séparatiste au pouvoir aux élections locales

vendredi 2 décembre 2022

Chronique stratégique du 28 novembre 2022 (pour s’abonner c’est PAR ICI)

Le récit occidental sur les braves résistants Taïwanais face à l’oppresseur chinois en prend un sacré coup : la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen et le Parti démocrate progressiste (DPP) ont essuyé le 26 novembre une défaite cinglante aux élections locales. Les voix se sont reportées majoritairement vers les candidats de l’opposition, favorables à un apaisement des tensions avec Beijing, contrairement au DPP.

Lors des élections locales à Taïwan, le Parti démocratique progressiste (DPP) au pouvoir a été largement battu par le parti d’opposition, le Kuomintang (KMT). Le DPP ne contrôle plus que cinq des 21 administrations locales, tandis que le KMT a remporté les municipales déterminantes de Taipei, Taoyuan et Keelung.

Après l’annonce des résultats le 26 novembre, la présidente de l’île, Tsai Ing-wen, a démissionné de son poste de chef du parti, mais continuera à exercer ses fonctions présidentielles jusqu’aux élections de 2024, auxquelles elle ne pourra pas se présenter en raison de la limitation des mandats. Après la victoire, le président du KMT, Eric Chu, a déclaré que son parti s’emploierait à protéger la démocratie et la liberté et s’efforcerait de maintenir la paix régionale.

La politique du DPP, par contre, consiste plutôt à attiser les tensions entre Beijing et Taipei, bien que la position de Tsai Ing-wen vis-à-vis de la Chine soit plutôt modérée par rapport à d’autres membres de son parti, notamment le vice-président Lai qui milite plus ouvertement pour l’indépendance de l’île.

Il faut savoir aussi qu’il y a une différence entre élections locales et nationales. Ainsi, après avoir remporté la présidence en 2016, le DPP a obtenu des scores tout aussi médiocres aux élections locales de 2018, avant de s’assurer une victoire majeure en 2020, avec la réélection de Tsai à la tête de l’île.

Et tandis que les élections à Taïwan ont été à peine mentionnées dans les grands médias occidentaux, a contrario, les informations du même week-end ont été largement dominées par des reportages sur les manifestations dans diverses villes chinoises contre la politique de lutte contre le COVID du gouvernement. Face au très faible nombre de manifestants par rapport à la population globale du pays, certains syndicalistes et autres militants en Europe se sont mis à dire qu’ils seraient ravis de voir les médias consacrer proportionnellement autant de temps aux mouvements de protestation chez nous...

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