Mexique : l’Institut Schiller récompensé par le Club de la presse

mardi 13 décembre 2022, par Tribune Libre

7 décembre 2022 — Le Club de Periodistas (Club de la Presse) de Mexico a annoncé aujourd’hui les résultats de son 70e concours national et international de journalisme, en remettant ses prix aux médias, institutions et journalistes mexicains et internationaux, choisis par un jury indépendant de vingt personnes pour leur travail dans une vingtaine de domaines se rapportant au journalisme et à la liberté d’expression.

Existant depuis 1952, cette cérémonie annuelle est une institution nationale dont le prestige ne cesse de grandir à l’étranger. Par exemple, en 2019, le Club a attribué le prix pour la liberté d’expression à Julian Assange.

Le 7 décembre, c’est l’Institut Schiller qui s’est vu attribuer un des cinq prix internationaux pour son action visant à « favoriser la liberté d’expression dans le domaine académique, pour ses contributions à l’analyse historique et géopolitique visant à la compréhension des changements mondiaux d’un point de vue multidisciplinaire de la pensée critique, avertissant des conséquences de la violence et des déséquilibres qui affectent le concert des nations et la paix mondiale », ainsi que l’a précisé le maître de cérémonie. Une trentaine d’autres prix ont été décernés à des journalistes nationaux dans différents domaines.

La cérémonie de remise des prix s’est déroulée au siège du Club de la presse à Mexico, en présence de Jesús Ramírez Cuevas, porte-parole de la présidence mexicaine, de diplomates de différents pays, ainsi que de nombreux journalistes et médias, accompagnés de leurs familles et amis. Accueilli par une ovation dès son arrivée, Ramírez Cuevas a transmis les salutations du président López Obrador pour l’occasion.

Helga Zepp-LaRouche

Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller.

Après l’annonce du prix accordé à l’Institut Schiller, un court message vidéo de remerciements de sa fondatrice, Helga Zepp-LaRouche, a été diffusé (sous-titré en espagnol), tandis que le représentant de l’Institut au Mexique, le correspondant de l’Executive Intelligence Review (EIR) Gerardo Castilleja, recevait le prix en son nom.

Mme Zepp-LaRouche a expliqué qu’elle ne pouvait être présente en personne pour recevoir le prix, parce qu’elle figurait en tête de la liste ukrainienne des « gens à abattre ».

Exprimant sa gratitude pour l’honneur qui lui était fait, elle a souligné le rôle de leader international que peut jouer le Mexique pour rallier le monde contre la guerre nucléaire et pour la paix.

Dans son discours d’ouverture, la secrétaire générale du Club, Celeste Sáenz, a donné le ton de l’évènement en lançant un appel passionné à renforcer la lutte contre les graves menaces qui pèsent sur la liberté d’expression dans le monde. Une guerre est en cours contre le journalisme honnête, organisée par les grands médias et les puissances internationales néolibérales, a-t-elle accusé. Les journalistes indépendants qui refusent de se plier à leurs exigences sont exclus, mais ils ont commencé à créer leurs propres médias (dont plusieurs allaient être récompensés aussi par la suite).

Il s’agit d’une « vraie guerre (...) avec de vraies victimes ». Des journalistes sont tués, certains pris dans le feu croisé des conflits dans le monde, d’autres encore sont délibérément assassinés, comme dans le cas de l’Ukraine, a-t-elle poursuivi. Des journalistes et des universitaires sont inscrits sur une liste noire « par le gouvernement ukrainien et des agences de renseignement et d’espionnage occidentales qui cherchent à les assassiner ». Lorsqu’une cible ainsi désignée est abattue, sa photo sur la liste est alors barrée par la mention « liquidé », a-t-elle précisé (en référence au site ukrainien Myrotvorets).

« C’est une véritable honte. Après la Seconde Guerre mondiale, on pensait que cela n’arriverait plus jamais ! »