Bretagne : l’indépendance ou la défense de l’Etat-Nation ?

jeudi 3 juin 2010

Par Jérôme Sinpaseuth

A ma connaissance, peu de Bretons cachent le fait qu’ils sont bretons, qu’ils soient en Bretagne, en France ou dans le reste du monde. L’identité bretonne est donc un fait et un sujet souvent débattu. Il y a actuellement plus de trois millions de Bretons en Bretagne, beaucoup d’autres dans le reste du monde.

Qu’est ce qui motive ce sentiment ? Quel feu brûle dans l’âme d’un Breton ? Sur quoi se forme cette identité ?

Certains cherchent aujourd’hui à la définir comme étant une volonté d’indépendance. Car, c’est vrai, le sentiment d’indépendance breton vis-à-vis de la France et des Français peut se comprendre. Depuis une trentaine d’années, la politique française, celle d’une majorité de Français et des gouvernements successifs, consiste à alimenter leur cynisme, et celui des autres, afin de se persuader qu’ils ne peuvent rien faire d’autre que de s’adapter à la politique décidée par les britanniques et la City de Londres : une politique de ressources fixes, dans laquelle l’homme est considéré comme un animal, où la rareté des ressources, les crises économiques et l’ignorance prévalent, au profit d’une oligarchie financière.

C’est ce que montre très bien l’approche adoptée par Nicolas Sarkozy à Copenhague, ou pour l’Afghanistan, choisissant de s’agenouiller devant les britanniques tout en sachant que leur politique mène à l’échec (et pour cause : c’est son but !). C’est aussi et surtout la politique qui fût adoptée par Mitterrand, un laquais de Margaret Thatcher.

On comprend mieux cette politique en regardant la question du « Pacte de stabilité de Maastricht » qui interdit aux Etats membres d’émettre du crédit productif public (voir l’article 104). De fait, il leur interdit donc de réellement mener des politiques d’intérêt général pour leurs populations et laisse la porte ouverte au fascisme financier de la City, dont les conséquences apparaissent avec le cas de la dette grecque. L’Etat grec est forcé d’imposer une austérité budgétaire à sa population afin de « rassurer les marchés financiers ». Et cela tend à devenir une règle : le président européen Herman Van Rompuy a adressé une lettre aux participants du Sommet sur la dette grec, expliquant que non seulement la Grèce, mais tous les Etats membres devraient être placés sous la tutelle supranationale de l’Union européenne pour s’assurer que les politiques d’austérité seront appliquées.

Ainsi c’est à cause de ce type d’alignement de Paris sur la politique de Londres, que l’essor et le développement dont a bénéficié la Bretagne durant les 30 Glorieuses se sont estompés et fait place à la mondialisation financière.

Par exemple, en 2009, les agriculteurs bretons ont vu de fait leur revenu baisser de 39% alors que l’industrie agro-alimentaire, de plus en plus aux mains d’investisseurs étrangers, monopolisée par de grands lobbies tels Cargill ou Monsanto, fait des profits records. Autrement dit, les bonus des traders des quartiers d’affaires parisiens, qui participent à ce pillage, ne cessent d’augmenter tandis que les producteurs crèvent. Et l’Etat, malheureusement, se fait le relais complice de cette politique. Ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais qui s’ajoute à une liste de méfaits de l’Etat parisien, alimentant le ressentiment : ces salauds de Francs prennent une fois de plus les Bretons pour des vaches à lait !

Rompre avec cette politique est donc ce qu’il y a de plus raisonnable. Cette rupture doit-elle se réalise ravec l’indépendance de la Bretagne, comme le soutient Gilles Martin-Chauffier dans son Roman de la Bretagne ? L’auteur y dépeint l’histoire de la Bretagne depuis le néolithique jusqu’à 1804. C’est ce que nous tenterons de vérifier.

Ainsi, la principale idée développée dans ce roman que nous qualifions d’historiologique est que la Bretagne représente le fruit d’actions de différents héros tels qu’Arthur, le peuple Vènette, ou Nominoë, héros qui défendirent le projet d’une Bretagne indépendante. La Bretagne, selon lui, ne s’est jamais mieux portée que durant la période de plus de 600 ans où, indépendante, elle n’était pas inféodée à la France.

Ainsi, les Francs et les rois mérovingiens, toujours avides de conquêtes ont toujours cherché à dominer la Bretagne et à l’asservir pour leur gloire personnelle. Développant l’idée que « la France a tué la Bretagne », l’auteur, tout en reconnaissant que « la nation française a été grande et a soulevé notre enthousiasme, son Etat est [cependant] mesquin et ne nous a jamais aimé. » Il explique que « du temps de louis XIV, plus encore a l’époque de Napoléon, la France pouvait se prétendre la mère des arts, des armes et des lois. » Mais « Le temps malheureusement, est passé et, l’œil rivé sur le rétroviseur, elle en est devenue la mémère. » En un mot : la Bretagne, indépendante jusqu’au XIVe siècle, connut la prospérité du fait de sa liberté. Elle peut retrouver cette prospérité en larguant les amarres, prenant l’exemple du Portugal qui une fois émancipé de l’Espagne devint un empire maritime. L’indépendance de la Bretagne lui permettrait donc de se hisser au niveau d’une telle destinée.

Et l’auteur de rajouter, le hasard des calendriers faisant bien les choses, que « les autorités européennes ont d’ores et déjà programmé la sécession de la Bretagne. »

Pourquoi et dans quel but, il ne l’explique pas. Mais cela constitue une occasion à ne pas manquer pour les Bretons qui souffrent de l’injustice parisienne. En Europe, nous dit-il, « l’héritage ethnique et culturel est le socle de la légitimité politique ». La Bretagne étant une ethnie à part, riche d’une culture propre, elle doit avoir le droit de disposer d’elle-même.

Ainsi il conclut : « […] il faut vite dénationaliser l’histoire de la France » et se servir de cette politique européenne afin de gagner en liberté face à une France qui périclite. Il faut apprendre aux Bretons leurs vraies racines. Au lieu d’enseigner Louis XI et Du Guesclin [1], il faut leur parler de Nominoë, Jean III, qui ont fait le pays de Bretagne, afin de se réapproprier le langage et l’histoire du pays. Tout cela a donc l’air bien ficelé.

Cependant, il y a un problème

Il ne parle pas de la crise économique mondiale. Comment les fermiers bretons vont-ils pouvoir se protéger des fonds spéculatifs promus par l’Europe de Maastricht et Lisbonne [2] ? Comment peut-on développer la Bretagne alors que les plus grandes banques rançonnent les gouvernements et utilisent l’argent des renflouements (coordonnés par la BCE) pour spéculer deux fois plus ? Comment peut-on assurer l’apport en énergie et les transports nécessaires aux générations futures dans ce contexte ?

Car au delà de parler breton, d’avoir son siège à l’ONU, de se tenir chaud entre Bretons, quel serait le but de la Bretagne ? Quel dessein se donnerait-elle ? Quels en seraient ses principes ? Comment pourrait-elle vivre alors que les propriétaires de son industrie agricole, qui sont aux îles Caïman, cherchent le profit à court terme ? Et que les services publics seront laissés aux mains de firmes multinationales, tandis que la finance folle règne.

Nominoë, le premier souverain de Bretagne qui voulut bâtir l’indépendance, avait-il son temps un projet répondant à ce genre de défi pour son pays ? Si oui, sur quels principes voulait-il bâtir le futur des Bretons ? L’auteur du roman ne le dit pas ! C’est là tout le problème que sous-tend sa logique : il n’y a pas de projet réel dans le monde réel.

Pourquoi ?

Hé bien, comme il nous l’explique :

Personne n’écrit l’histoire. Elle suit son cours sans auteurs. Les peuples ne choisissent pas leurs ennemis. La géographie, le hasard, le génie de l’un, l’incompétence de l’autre déclenchent des actions, des réactions et des interactions que nul ne maîtrise.

L’histoire est donc pour lui le fait du hasard, de rapports de forces, et non un développement dynamique qui s’étend sur des générations. Il n’y a donc pas de projets élaborés pour le futur des générations à naître.

Non ! Car « le hasard déclenche des actions que personne ne maîtrise. » C’est comme la « main invisible » d’Adam Smith ou le Dieu remontant l’horloge de la physique newtonienne.

Pourquoi n’y a-t-il pas de projet pour la Bretagne dans le Roman de Bretagne ?

Peut-être pouvons-nous trouver la réponse dans ce qui n’est pas dit à propos de la volonté des institutions européennes qui ont « programmé la sécession de la Bretagne ». C’est peut-être là que l’on peut trouver le dessein dans lequel s’inscrit ce manifeste du chroniqueur en chef de Paris match, qu’est Gilles Martin-Chauffier.

Car, en cherchant un peu quelle est la philosophie caractéristique de ces institutions européennes, on tombe par exemple sur ceci :

Alberto Giovannini, un conseiller de l’Union européenne qui a dirigé le groupe de transition entre les monnaies nationales et l’Euro, s’exprime dans le quotidien financier italien Il Sole 24 Ore ; après avoir évoqué la dette grecque et celle de tous les pays européens, il explique :

L’histoire nous apprend que les empires sont plus efficients et atteignent une plus grande prospérité parce que le modèle impérial, avec sa géographie étendue, est le plus réussi.

On trouve aussi José manuel Barroso, président de la Commission Européenne, entièrement d’accord avec cette analyse, puisqu’il déclare avec beaucoup de poésie le 10 juillet 2007 à Bruxelles :

Parfois j’aime comparer l’Union Européenne en tant que création, à l’organisation des empires. Nous avons la dimension de l’empire, mais il existe une grande différence : les empires sont habituellement bâtis par la force avec un diktat imposant du centre sa volonté aux autres. Maintenant, ce que nous avons est le premier " empire non-impérial ". Nous avons 27 pays entièrement décidés à fonctionner ensemble et mettre en commun leur souveraineté. Je crois que c’est une grande construction dont nous devrions être fiers. Au moins, à la Commission, nous en sommes fiers.

Ces deux éminences grises sont donc très claires : l’Europe est un empire, qui n’utilise pas la force des armes, mais simplement la propagande, le comportementalisme et le Droit. C’est un empire souriant que certains sujets imaginent avoir choisi. Bien qu’il puisse y avoir, ici ou là, dans telle ou telle satrapie, deux ou trois référendums négatifs, cet empire est si persuasif qu’il a convaincu les Français, les Irlandais et les Hollandais que leur " non " peut vouloir dire " oui " deux ans après. Oui, M.Barroso a des raisons d’être fier.

Et pour tous nous convaincre que « l’empire souriant » représente « le meilleur des mondes », comme le dit le britannique Christopher Alexander :

Faites ce que vous pouvez pour établir un gouvernement mondial, avec mille régions indépendantes à la place des pays.

Ou encore, comme le dit Henry C. Simmons de la London school of economics, repris par Léopold Khor dans le livre The break-up of nations :

Une grande vertu du fédéralisme ou de la décentralisation extrême dans de grandes nations est qu’il facilite leur extension vers l’organisation mondiale.

En effet, face à l’empire de Barroso se dresse une menace, un empêcheur de tourner en rond : l’Etat-nation, comme l’explique Dennis de Rougemont, père du fédéralisme européen :

L’Etat-nation est aussi l’obstacle à l’instauration de la Fédération européenne [l’empire de Barroso]. Depuis la Révolution française, l’Etat-nation est revêtu de la souveraineté une et indivisible. Or, encore aujourd’hui, s’oppose au nom de cette prétention de souveraineté à accomplir le pas décisif vers la Fédération. De fait, un Etat-nation souverain, donc indépendant, exerce toujours une forte emprise sur les citoyens comme en témoignent les referendums, notamment la campagne menée en France au nom de la souveraineté française. L’Etat en fondant sa souveraineté et sa légitimité sur la nation forme un amalgame entre Etat, organisation d’une société et nation, communauté issue de solidarité.

En gros, l’Etat-nation, garant de l’intérêt général et de la souveraineté de son peuple est donc un obstacle à l’empire.

Comment donc persuader les peuples de se soumettre volontairement à cet empire ?

C’est simple, il faut convaincre les nations à se diviser d’elles mêmes. Ainsi, une des premières méthodes consiste à diminuer la capacité des Etats à réaliser les politiques au service des peuples, afin d’augmenter le mécontentement et la désillusion, pour que les citoyens perdent leur intérêt pour l’Etat-nation. Exemple : interdire le crédit public, interdire un déficit budgétaire de plus de 3% du PIB, limitant ainsi les investissements nécessaires à la santé, à la recherche, à l’éducation… Ce qui est très visible actuellement dans le cas de la Grèce.

Ensuite, il faut jouer avec le sentiment identitaire. Et c’est ici, dans ce contexte, que se pose la question soulevée par Le Roman de Bretagne. L’étude : How the European Union creates sub national identification nous montre que, partout en Europe, se sentir habitant de la région, de son pays ou de l’Europe se comprend à différents degrés.

Ainsi, par exemple, les Saxons se sentent plus fiers d’être Saxons que d’être Allemands, ou européens. C’est ainsi que l’on comprend mieux, à partir de là, pourquoi Gilles Martin-Chauffier dit qu’« il faut dénationaliser l’histoire de France. » Car en faisant disparaître l’histoire nationale, le passé commun, les principes qui sont à la base de leur société [3], de l’esprit des citoyens, on les divise et on fait d’eux des esclaves volontaires de l’empire souriant de M. Barroso. Bien que Gilles Martin-Chauffier se vante de défendre les Bretons, contre l’empire Franc, il les jette en réalité dans le panier à crabes londonien. Car dans l’empire « non-impérial » de Jose Emanuel Barroso, on ne parle pas breton, mais anglais.

En fait, l’indépendance de la Bretagne que prône l’auteur dans son Roman de la Bretagne la rendrait soumise aux intérêts qui ont déjà soumis la France. Soumission qui est à l’origine même du sentiment d’indépendance de la population bretonne. Au lieu de rompre avec la règle du jeu de l’empire financier, il propose donc que les Bretons fassent comme la majorité des français qui, depuis trente ans, comme je l’ai dit au début, cherchent à alimenter leur cynisme et celui des autres afin de se persuader qu’il y a rien d’autre à faire que d’adopter la doctrine dictée par Londres : une politique qui vise à détruire les nations pour établir une gouvernance mondiale au profit de financiers.

Plutôt que de définir l’identité bretonne comme une volonté d’indépendance vis-à-vis de la France, il serait plus légitime de la définir par un refus de la lâcheté ambiante qui alimente trop souvent un cynisme chez la plupart des Français.

La Bretagne d’aujourd’hui et l’identité bretonne sont bien le fruit d’une dynamique historique et non le fruit du hasard. Et si Nominoë n’était rien d’autre qu’un seigneur féodal, considérant les Bretons comme des serfs, tout comme les Bolloré et les Pinault d’aujourd’hui, et ne projetait pas de les rendre plus libre ?

Reprenons le fil de l’Histoire :

L’auteur nous explique que « Chateaubriand, [est] à mes yeux, le plus grand de tous les Bretons par son caractère solitaire, libre, fidèle, jouisseur et prodigue ; il aurait décrit le mieux notre personnalité [...] mais il n’a jamais songé à l’indépendance du duché »

Pourquoi Chateaubriand ou Du Guesclin, Jacques Cartier, Surcouf n’y ont-ils pas pensé ? Pourquoi considérer Louis XI comme un ennemi ? Et pourquoi substituer Nominoë à Du Guesclin, Jacques Cartier, Surcouf et les autres ?

Chateaubriand

Hé bien, d’outre tombe, Chateaubriand lui répondra peut être : « Quand on cesse d’aimer ses parents, parce qu’ils ne nous sont plus nécessaires, on cesse d’aimer sa patrie » !

Il y a un choix de société à faire : en un sens, Louis XI était bien l’ennemi de Nominoë, car il a établi le premier Etat-nation, c’est-à-dire une organisation dédiée à l’intérêt général, au bien-être des citoyens ; une organisation opposée aux seigneurs féodaux, tel Nominoë, traitant les paysans comme des serfs, comme aujourd’hui Pinault et Bolloré.

Ainsi, les Bretons ont fait leur choix depuis longtemps, en devenant des bâtisseurs actifs de l’Etat-nation France.

De Gaulle l’exprima de la façon suivante :

La Bretagne, l’Armorique fait depuis toujours partie intégrante du corps et de l’âme de la France.Nulle part plus qu’ici on ne fut fidèle à la patrie.

La patrie où Louis XI décida de protéger les agriculteurs des hordes de mercenaires qui sévissaient et ravageaient les champs (appliquant de fait les principes établis par un des pères de la Renaissance, Nicolas de Cues), comme les hedges funds actuels.

Une patrie qui a vu naître les Droits de l’homme, a participé à la Guerre d’indépendance de l’Amérique, et qui s’est ressaisie pour combattre le nazisme…

Tout cela s’inscrit dans une dynamique historique, un développement d’idées qui n’est pas seulement national, mais universel. Une dynamique qui n’aurait pas pu exister sans l’esprit pionnier et volontaire des patriotes bretons.

C’est à cette mission humaniste qu’ont participé les Bretons, en cassant la règle du jeu et en luttant contre l’empire et la tyrannie (souvent celle des britannique d’ailleurs), afin de défendre un idéal de progrès, de croissance, de liberté, d’égalité et de fraternité.

Juste pour en nommer quelques uns, voici des héros « oubliés » par Gilles Martin-Chauffier.

Alors que la France était alors plus sous contrôle des anglais que des Français, Duguesclin, de Dinan, grâce à sa fine lame, défendit Rennes et battît les troupes anglaises à Cocherel.

Après des années de guerre contre les Anglais, ceux-ci le surnommèrent Le dogue noir de Brocéliande.

Il guerroya sans cesse contre les Anglais, créant les conditions pour que cent ans plus tard, Louis XI établisse le premier Etat nation au monde.

Juste avant les Guerres de religions orchestrées par Venise, Jacques Cartier, de Saint-Malo, apprit à naviguer avec Giovanni da Verrazzano, explorateur italien pour le compte de François Ier et qui naquit en pleine Renaissance à Florence (3 ans après la mort de Toscanelli).

Grâce aux enseignements de Giovanni (astronavigation et cartographie), il découvrit le Canada afin d’accomplir la mission de Nicolas de Cues (un proche de Toscanelli), qui était de fonder une République au delà de l’Atlantique pour sauver l’Europe d’elle-même, mais aussi de trouver un passage vers l’Asie.

Le colonel Armand Tuffin de La Rouërie se battît pour l’indépendance de l’Amérique aux cotés de Georges Washington et Lafayette.

Il s’opposa à l’abolition des privilèges pour que les nobles et le clergé prennent un rôle actif dans une monarchie constitutionnelle.

Il s’opposa à l’ultracentralisation jacobine menée par des agents britanniques tels que Marat et Robespierre.

« Le Kent est à nous ! Vive la France ! Vive la Nation ! »

Robert Surcouf : dès l’âge de 23 ans il mena une guerre asymétrique sur les mers contre l’Empire britannique.

Un empire basé sur une doctrine : acheter pas cher pour revendre cher, tout en empêchant tout le monde de progresser (les règles mises en place les institutions européennes).

A bord d’une frégate, à l’aide d’un équipage de lascars (indiens), de la Manche jusqu’en Inde, il n’attendit pas qu’on le lui demande pour saborder les navires de la Compagnie des Indes orientales britannique qui dominaient les mers et déstabilisaient la France pour faire échouer sa révolution. Le 31 août 1800 il prend le Kent, et dès lors, sa renommée fait trembler les marins anglais, qui préfèrent se rendre sans même livrer bataille. A tel point que les britanniques mettent sa tête à prix : 5 million de livres.

Dialogue :
Un officier de la British East India Company :

Vous, les Français, vous vous battez pour l’argent ! Nous, les Anglais, nous nous battons pour l’honneur.

Robert Surcouf :

Chacun se bat pour ce qui lui manque !

En juin 1940, alors que beaucoup de Français et d’élites Françaises avaient fait le choix de la défaite, 250 Bretons partirent de Camaret le 19 juin. Le 26 juin 1940, 127 hommes de l’île de Sein âgés de 14 à 54 ans, 80 élèves de l’Ecole de la Marine marchande de Paimpol ainsi que ceux de l’école du Havre, 108 élèves de l’Ecole de pilotage de l’armée de l’air installée à Morlaix, rejoignirent la Résistance menée par la France libre.

Ainsi, dans un discours à Quimper, Charles de Gaulle déclara :

Que de fois pendant cette épreuve du courage et de la fidélité, je vous l’ai dit, aux hommes et aux femmes d’ici, que ma pensée volait vers Eux. Comme le disait à vos ancêtres mon oncle, Charles de gaulle :
« Va c’horf zo dalc’het, med daved hoc’h nij va spered, vel al labous, a denn askel, nij da gaout he vreudeur a bel. » [Mon corps est retenu, mais mon esprit vole vers vous, comme l’oiseau à tire d’aile vole vers ses frères qui sont au loin.]

C’est donc ce refus de la lâcheté ambiante qui est le socle réel de l’indépendance bretonne !

C’est une indépendance d’esprit qui montre la voie à suivre, tels les pêcheurs de l’île de Sein qui inspirèrent des Charles de Gaulle, et bien d’autres. C’est une chose des plus légitimes lorsque la France a décidé de se faire hara-kiri.

C’est un caractère solitaire, libre, fidèle, jouisseur et prodigue.
C’est aussi une identité liée à la défense d’un projet, d’une patrie, d’un peuple uni.
C’est une identité de lutte contre l’Empire britannique.

La reconnaissance du Général de Gaulle en visite à l’île de Sein en 1946 à un vieux pêcheur dont le fils fut un des premiers français libres.

Ainsi donc, pour les Bretons, il est temps de déclencher la révolution armoricaine, afin de déclarer leur indépendance face au cynisme français, pour défendre l’Etat-nation et la République française contre l’Empire britannique, comme leurs ancêtres eurent coutume de le faire, ceux-là même qui firent que la France et le monde sont ce qu’ils sont aujourd’hui.

Bretonnes Bretons ! Ecrivons l’Histoire ! Elle n’est pas objective, elle est subjective. C’est à ceux qui ont décidé de la faire qu’il revient de l’écrire !

Clamons notre indépendance au cynisme français et soyons de véritables patriotes, des Résistants. Avec le nucléaire de 4e génération, un Nouveau Bretton-woods, une agriculture des agriculteurs, et une industrie de pointe.

Opposons nous au régionalisme, à l’écologie malthusienne, véritables couleuvres de l’Empire britannique.

Pour conclure, je dois dire qu’à ma connaissance, peu de Bretons, qu’ils soient en Bretagne, en France, ou dans le reste du monde, cachent le fait qu’ils sont Français. Car le centre de la France n’est pas une Administration située à Paris, il est dans le cœur et les actes des patriotes.

D’ailleurs, dans Pelot d’Hennebont, une chanson traditionnelle bretonne qui résume bien ce qu’est la volonté d’indépendance des Bretons, on trouve ces vers :

A la bataille je combattions,
Les ennemis de la nation
A la bataille je combattions,
Les ennemis de la nation
 
Et tout ceux qui se présentions,
A grands coups d’sabre j’les emmondions
Il m’dit boute ça à ton habit
Et combats toujours l’ennemi.

[1L’auteur semble ignorer que, malheureusement, les œuvres de Louis XI et de Du Guesclin ne sont pas enseignés dans les programmes d’Histoire.

[2Exemple parmi d’autres : l’opacité des « plateformes alternatives », marché d’échanges pour les fonds spéculatifs, est promue par l’UE via la directive MIF du 1er novembre 2007.

[3À quand une lecture et un processus social de discussion autour de la Constitution française dans l’Ecole de la République, Constitution garantissant les droits et devoirs des citoyens, lien entre les générations d’hier et les générations de demain ?