Semaine d’action à Washington pour rétablir la loi Glass-Steagall

mardi 7 mai 2013

Un article de Kenric Ward publié sur le site social américain examiner.com résume la semaine d’action qui a débuté lundi le 6 mai à Washington, pour pousser le Congrès à accélérer le pas pour adopter la proposition de loi H.R. 129, visant à séparer les banques commerciales des banques d’affaires aux Etats-Unis.

« Pendant que la force de travail continue à se rétrécir aux Etats-Unis, un groupe d’activistes politiques appelle à une ’’semaine d’action nationale’’ devant débuter le 6 mai », rapporte l’examiner. « Alors que le Congrès revient en session sur Capitol Hill, les partisans d’une loi pour rétablir Glass-Steagall vont renouveler leurs efforts pour reconstruire le mur qui a déjà séparé les banques commerciales des banques d’investissement, impliquées dans des activités plus risquées. »

Le site rappelle que 61 députés (démocrates et républicains) ont co-parrainé à la Chambre des représentants la proposition de loi, et que 4 états américains ont émis un vœu appelant à rétablir Glass-Steagall, tandis que des projets allant dans ce sens sont en cours dans une douzaine d’autres états.

Pour ce qui concerne le Sénat, l’examiner précise qu’« aucun sénateur n’a encore signé pour rétablir le bouclier de protection qu’est Glass-Steagall, mais le sénateur Joe Manchin (démocrate de Virginie occidentale) a soulevé le sujet lors d’une audition sur la Réserve fédérale par la Commission des affaires bancaires en février. (...) Glass-Steagall a été mis en place en 1933 pour prévenir exactement ce qui nous est arrivé », a dit Manchin, en référence à l’effondrement de 2008.

La député Marcy Kaptur, à l’origine de la proposition H.R. 129, rappelle que la crise financière « a causé la perte de 8,8 millions d’emplois et 19 200 milliards de dollars de richesse immobilière, tandis que les 7 plus grandes banques des Etats-Unis – Morgan Chase, Bank of America, CitiGroup, Wells Fargo, Goldman Sachs, Metlife et Morgan Stanley – détiennent près de 2/3 des actifs financiers de la nation. (…) Il n’y a aucune raison pour que notre épargne ou nos comptes courants soient utilisés comme levier par les méga-banques de Wall Street pour se lancer dans la spéculation », a-t-elle ajouté.

L’examiner donne ensuite la parole à Paul Gallagher, rédacteur de l’hebdomadaire Executive Intelligence Review (EIR) pour les questions économiques, un magazine publié par l’organisation politique de l’économiste américain Lyndon LaRouche.

Pour Gallagher, « Glass-Steagall est essentiel à la reprise de l’économie américaine. Les banques commerciales ne prêtent pas. Le niveau des dépôts a augmenté de 1 600 milliards de dollars depuis 2008, (essentiellement grâce à l’argent émis par la Réserve fédérale) mais les prêts sont en baisse de 990 milliards de dollars. »

« Où est allé l’argent ? Les banques ont des réserves en excès, qu’elles gardent pour se protéger contre des pertes sur leurs jeux spéculatifs, qu’elle savent venir », poursuit Gallagher.

Celui-ci se réfère ensuite à l’Islande, devenue un terrain de jeu des banques britanniques et autres investisseurs internationaux au début des années 2000, et qui a ensuite été victime d’un effondrement avant que n’éclate la bulle aux Etats-Unis. Contrairement aux Etats-Unis et à l’Europe, souligne Gallagher, le gouvernement islandais a refusé de renflouer les banques, qui ne sont pas, comme l’a fait remarquer le président islandais Olafur Grimsson au Washington Times, des vaches sacrées. Le président avait soumis la question par voie de référendum au peuple islandais, qui avait voté très largement contre les renflouements.

« Tous les scénario catastrophe [découlant d’un refus de renflouer les banques] se sont avérés faux », souligne Grimsson. L’examiner termine sur cette note : « Gallagher est d’accord, faisant remarquer que le taux de chômage en Islande n’est que de 5,5 %. Ceci n’a pas été une partie de plaisir mais leur économie va bien et le pays est en voie d’adopter une loi de type Glass-Steagall. »

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