Elections fédérales à Bruxelles : Agora Erasmus devient une référence en matière de réforme bancaire

jeudi 29 mai 2014, par Karel Vereycken

Le 25 mai, les Belges ont élus trois types de parlementaires : pour leurs régions, pour la Belgique et pour l’Europe. Comme ailleurs en Europe, la population a sanctionné les grandes familles politiques traditionnelles (Chrétiens-démocrates, Libéraux et Socialistes).

En Belgique, c’est surtout la nouvelle alliance flamande (N-VA) qui a triomphé dans tous les scrutins. Ce parti exige la transformation de la Belgique en une confédération de deux pays séparés et prône le démantèlement de l’Etat providence au profit d’un darwinisme social à l’anglaise. En Wallonie et à Bruxelles, c’est le Parti socialiste du Premier ministre sortant Elio di Rupo qui reste majoritaire. Il s’attache à défendre l’unité du pays et s’oppose à la suppression de l’indexation des revenus sur le coût de la vie réclamée par les grandes banques.

Comme l’exige le protocole et déjouant d’avance le scénario noir d’un enlisement sans fin, le Roi a chargé le président du N-VA Bart de Wever de former une coalition gouvernementale, en à peine une semaine, un délai record ! Rappelons que la dernière fois la Belgique avait dû patienter plus d’un an avant de disposer d’un gouvernement.

Agora Erasmus, notre parti frère en Belgique, a présenté Thierry Convent, son premier candidat aux élections fédérales, dans la circonscription de Bruxelles-Capitale. Sans grands moyens financiers et avec seulement quelques lignes dans la presse, on peut estimer que les 383 voix (0,08%) obtenues par Convent sont le résultat d’un choix réfléchi de la part des électeurs.

La télévision publique Télé Bruxelles a consacré quelques secondes aux « petits » partis, permettant au candidat d’Agora Erasmus de souligner que « sans une séparation stricte des banques », toutes les promesses ne valaient rien. Le quotidien l’Avenir a posté pour sa part sur son site une photo du Président d’Agora Erasmus Guillaume Dubost avec la mention :

Vous connaissez Lyndon LaRouche, ce trublion de la politique américaine, adepte des idées de Roosevelt, et qui fut battu par Clinton à l’investiture démocrate ? Ou peut-être Jacques Cheminade, ex-candidat à la présidentielle française ? Ce courant, qu’on qualifierait de ’gaullisme de gauche’, est présent depuis 5 ans en Belgique. Sous l’étiquette, intellectualisante, d’Agora Erasmus, qui traduit une pensée humaniste, régulatrice de l’économie, explique Guillaume Dubost, un Français installé depuis 15 ans à Bruxelles, où son parti présente une liste à la Chambre. Au programme : des mesures très sérieuses, comme la stricte séparation des banques d’affaires et de dépôts. Et des projets plus fous, comme la création d’une ligne ‘d’aérotrain’ entre Anvers, Bruxelles et Charleroi.

A la veille de l’élection, un autre grand quotidien belge, La Dernière Heure, a pris la peine d’interviewer le fondateur d’Agora Erasmus Karel Vereycken. Dans un article présentant des candidatures farfelues intitulé « Ils veulent laisser les partis traditionnels sans voix », ce dernier est cité affirmant qu’il compte

Mener une lutte acharnée contre les banques-casinos. Même si le programme de Di Rupo est un des plus ambitieux au monde en la matière, il ne va pas assez loin : il faut impérativement une séparation juridique stricte entre les banques de crédit et les banques d’affaires, qui, elles, peuvent prendre des risques. Sinon, c’est un Tchernobyl financier assuré.

Le jour du scrutin, la chaîne de télévision publique RTBF a également enregistré un entretien avec le candidat Thierry Convent lors du dépouillement du scrutin au Palais de justice de Bruxelles, entretien qui à notre connaissance n’a pas encore été présenté aux spectateurs.

Au lendemain du vote, dans une déclaration postée sur le site d’Agora Erasmus, Thierry Convent a précisé qu’étant donné le manque d’empathie exprimé par De Wever pour les humains, il apparaît comme le candidat idéal pour la Troïka (UE, BCE, FMI) pour imposer une austérité brutale au pays. « Dans un acte surréaliste, les Flamands viennent d’élire le Duc d’Albe des temps modernes », précise Convent. Le peuple, estime-t-il, lorsqu’il découvrira la tromperie, enverra la popularité de De Wever rejoindre au fond du puits celle d’Obama et d’Hollande.