Crise, drogue, culture trash : Une arme contre nos républiques

mercredi 24 février 2016, par Christine Bierre

Pour notre ami américain Lyndon LaRouche, fondateur et animateur du LPAC (son Comité d’action politique), et son collaborateur Jeffrey Steinberg, l’épidémie de drogue est la révélation cruelle d’un « rêve américain » de liberté et de progrès qui tombe en lambeaux.

Mais comment en est-on arrivé là ? Selon LaRouche, le déclin des Etats-Unis trouve sa source dans les cerveaux malades d’une poignée d’idéologues de l’Empire britannique qui sévissent depuis le XVIIIe siècle : Thomas Malthus, Thomas Huxley et ses petits-fils Julien et Aldous, Darwin, Galton, Bertrand Russell.

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Tabac, alcool et $$$ derrière l’offensive stupéfiante du Cannabiz’ness

1776 – 2016 : La guerre culturelle de l’empire britannique contre la Révolution américaine

Dès 1978, les amis de Lyndon LaRouche accusaient la City de Londres et ses paradis fiscaux d’être au centre d’une guerre de l’opium contre le monde.

En 1776, la jeune République américaine se déclare indépendante de l’Empire britannique, proclamant que tous les hommes sont égaux et que la vie, la liberté et la recherche du bonheur font partie de leurs droits inaliénables. C’était une dague plantée dans le cœur de l’une des oligarchies les plus virulentes de l’histoire, un système totalement inégalitaire qui sévit encore à ce jour et pour qui une petite élite doit régner sur des masses maintenues dans la plus grande arriération.

Après l’échec de la guerre civile américaine, où les Britanniques avaient misé sur les sudistes pour tenter de reprendre par la force leur ancienne colonie, ils optent pour une nouvelle stratégie : corrompre la république américaine de l’intérieur via le partenariat stratégique entre les deux pays, tout en menant une guerre culturelle contre les idéaux mêmes qui l’ont enfantée et se sont depuis répandus dans le monde.

Certains instruments de cette guerre idéologique – ultralibéralisme, malthusianisme, eugénisme et un écologisme dévoyé plaçant l’animal avant l’homme – avaient été élaborés entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle. Ne manquaient plus que les techniques de manipulation des masses via une culture de l’irrationnel et de l’hédonisme, et les drogues.

Le 22 janvier, Jeffrey Steinberg, journaliste d’investigation et rédacteur de l’Executive Intelligence Review (EIR), a fait la lumière sur ces idéologues lors d’une conférence internet donnée à New York :

Aveux

Jeffrey Steinberg : Permettez-moi de citer quelques déclarations de représentants de ce courant britannique démontrant explicitement cette intention. A la fin, je vous demanderai : doutez-vous encore que, comme l’affirme LaRouche, cette idéologie soit la racine du problème ?

En 1951, dans son ouvrage The Impact of Science on Society, Lord Bertrand Russell décrit les fondements de ce projet :

La physiologie et la psychologie ouvrent des domaines scientifiques qui restent à explorer. Deux grands hommes, Pavlov et Freud, en ont jeté les fondations. Je n’accepte pas l’idée que ces deux domaines soient en profond conflit, bien que la structure qui sera érigée sur ces fondations reste à définir. Je pense que le sujet qui prendra une grande importance politique, c’est la psychologie des masses, dont le rôle s’est grandement accru avec la montée des méthodes modernes de propagande.

De ces méthodes, la plus influente est appelé l’éducation. Bien que la religion y joue un rôle, son rôle décroît en importance. Désormais, c’est la presse, le cinéma et la radio qui jouent un rôle de premier plan. On peut espérer qu’avec le temps, n’importe qui pourra convaincre n’importe qui d’autre de n’importe quoi, pourvu qu’il puisse travailler le patient dès son jeune âge et que l’Etat lui en donne l’argent et les moyens. La question avancera à grands pas lorsqu’elle sera mise en œuvre par des scientifiques sous une dictature scientifique.

Les socio-psychologues du futur auront à leur disposition un certain nombre de classes d’écoliers, sur lesquelles ils testeront différentes méthodes pour faire naître dans leur esprit la conviction inébranlable que la neige est noire. On constatera rapidement des problèmes. En premier lieu, que l’influence de la famille est un obstacle. Ensuite, qu’on n’arrivera pas à grand-chose si l’endoctrinement ne commence pas avant l’âge de dix ans. Troisièmement, que des vers mis en musique et joués à intervalles réguliers sont très efficaces. Quatrièmement, qu’être d’avis que la neige est blanche doit être vu comme la preuve d’un goût morbide pour l’excentricité.

En 1931, il écrit dans Scientific Outlook :

Les dirigeants scientifiques offriront une éducation pour les hommes et les femmes ordinaires, et une autre pour les futurs tenants du pouvoir scientifique. Des hommes et femmes ordinaires, on attend qu’ils soient dociles, industrieux, ponctuels et paraissent contents. De ces qualités, la dernière sera probablement considérée comme la plus importante. Pour procurer ce sentiment, tous les remèdes de la psychanalyse, du behaviorisme et de la biochimie seront mobilisés. Tous les garçons et filles apprendront dès leur plus jeune âge ce que signifie être ’coopératif ’, c’est-à-dire faire exactement comme tout le monde. Tout esprit d’initiative sera découragé chez ces enfants et l’insubordination sans punition sera scientifiquement bannie lors de leur formatage.

Les Etats-Unis ont été la première cible de cette stratégie qui s’étendit ensuite à l’ensemble des pays avancés.

Aldous Huxley (1894-1963).

C’est cet univers qu’Aldous Huxley décrit dans ses ouvrages Le Meilleur des mondes et Retour au meilleur des mondes : « La société intégralement organisée, le système scientifique des castes, l’abolition du libre arbitre par conditionnement méthodique, la servitude rendue tolérable par des doses régulières de bonheur chimiquement provoqué » !

Débarquant en 1920 aux Etats-Unis pour mettre en pratique ces idées, Aldous Huxley est immédiatement intégré dans un cercle influent d’idéologues britanniques qui, en coulisse, façonne les productions d’Hollywood. Ce cercle, surnommé la « British set », comprend des gens comme Christopher Isherwood ou encore Igor Stravinsky, car l’attaque contre la musique classique a été au cœur de cette offensive tout au long du XXe siècle.

Huxley fait partie du projet MK-Ultra, un programme illégal et ultrasecret de la CIA mis en œuvre entre 1953 et 1972 et lancé sous l’impulsion d’Allen Dulles, dans le but d’étudier les effets sur la population de toute une série de drogues, en particulier le LSD, à des fins de manipulation mentale. Lors d’un discours à la radio gouvernementale Voice of America, prononcé en 1961 à la California Medical School de San Francisco, Huxley montre bien la teneur de ce projet :

Il y aura, d’ici une génération environ, une méthode pharmaceutique pour faire aimer aux gens leur propre servitude et produire, pour ainsi dire, une dictature sans larmes. Créant une sorte de camp de concentration sans douleur pour des sociétés entières, de telle sorte que les gens, en réalité, se verront dépouillés de leurs libertés, mais ils s’en réjouiront car cela les détournera, par la propagande, le lavage de cerveau ou le lavage de cerveau obtenu par des méthodes pharmacologiques, de tout désir de rébellion. Et ceci paraît être l’ultime révolution.

Timothy Leary (1920-1996).

Un des proches collaborateurs d’Huxley dans ce projet fut Timothy Leary, à l’époque professeur de psychologie à Harvard. Dans son journal, il reconnaît sa participation à la création d’une « contre-culture » de la drogue et rapporte certaines de ses conversations avec Aldous Huxley.

Ce dernier lui aurait dit : « Cette drogue du cerveau, produite à grande échelle dans des laboratoires, provoquera un changement de grande ampleur de la société. Cela aura lieu sans toi et sans moi. Tout ce que nous pouvons faire c’est répandre la parole. L’obstacle à cette révolution, Timmy, c’est la Bible. »

L’un des thèmes de recherche du projet MK-Ultra consistait à étudier dans quelles conditions les gens peuvent finir par se soumettre, de leur plein gré, à des formes de lavage de cerveau.

C’est à cette fin qu’est recruté William Sargant, un psychiatre britannique de l’Institut Tavistock de Londres, qui avait acquis une certaine expérience durant la Deuxième Guerre mondiale. Dans son ouvrage La bataille pour l’esprit, publié en 1957, il note comment la rage, la colère ou l’excitation induites peuvent, en affaiblissant le jugement de l’individu et en augmentant sa suggestibilité, provoquer l’« instinct de troupeau » nécessaire au lavage de cerveau.

Le résultat de ces expérimentations fut la fuite en avant de la jeunesse américaine dans la contreculture du rock, de la drogue et du plaisir sexuel sans projet de vie, dans un monde de plus en plus violent, dominé par la guerre du Vietnam, mais aussi par le pessimisme induit par l’assassinat de personnalités politiques de premier plan – les frères Kennedy, Martin Luther King. A cela s’ajoutaient les effets d’une longue campagne de dénigrement des acquis de la Renaissance, et de l’idée même de la nécessité du progrès scientifique et technique pour assurer la survie et le développement de l’espèce humaine. La culture classique sous toutes ses formes se trouva remise en question et au début du XXe siècle, le culte de la laideur, de la banalité et de la perversion remplace la recherche du bien, du beau et du vrai, fondement grec de nos valeurs.

Une autre institution a joué un rôle fondamental aux Etats-Unis, « l’Ecole de Francfort ». Fondée en Allemagne en 1923 par des marxistes comme George Lukacs, l’école s’en prend à l’art classique, accusé de communiquer, de façon sous-jacente, les valeurs du « capitalisme ». Plus tard, renvoyant dos à dos les horreurs du nazisme et du stalinisme, l’école élargit son attaque à la matrice culturelle « occidentale », censée façonner le type de personnalités autoritaires ayant conduit aux heures sombres du XXe siècle.

Theodor Adorno (1903)-1969).

Dans les années 30, l’un de ses dirigeants, Theodore Adorno, est embauché pour travailler dans le Radio Research Project, un projet de l’Université de Princeton financé par les Rockefeller, au cœur du partenariat spécial anglo-américain, pour étudier la manipulation des populations par les nouveaux médias de masse, cinéma, radio et télévision, qui venaient d’apparaître. Les enseignements de ce projet seront mis à profit après guerre par le Congrès pour la liberté de la culture (CCF), dirigé par la CIA contre les pays communistes, où les arts classiques étaient encore la norme.

Dans son livre de 1948, Philosophie de la nouvelle musique, Adorno, qui fut l’élève de Schoenberg dont il promut le système « atonal », affirme que contrairement à la grande musique classique, la musique contemporaine d’avant-garde ne vise pas à élever l’esprit ni à le rendre créateur, mais plutôt le contraire. Elle vise à faire remonter délibérément à la conscience des formes de maladie mentale, afin de couper totalement l’individu des fondements de son ancienne culture. En peinture, dit-il ailleurs, l’orientation doit être celle de Van Gogh, qui peignait des objets en désintégration, comme un consommateur de haschich dont l’œil « incite à détacher les choses de leur monde habituel ».

Quant à la musique, « il n’est pas suggéré qu’on puisse aujourd’hui composer mieux » que Mozart et Beethoven. « On doit composer de façon atonale car l’atonalisme est malade » et « la maladie, du point de vue dialectique, est aussi la cure… D’où la réaction violente de protestation provoquée par cette musique dans nos sociétés ».

Adorno dresse ensuite une liste des maladies mentales pouvant surgir en s’exposant à la musique contemporaine, notamment la musique atonale de Schoenberg ou de Stravinsky, mais aussi la musique d’ambiance (« Musak ») et le « top 50 » qui gagne du terrain à l’époque :

  1. dépersonnalisation, ou perte du lien avec son corps ;
  2. hébéphrénie, ou indifférence totale au monde extérieur ;
  3. catatonie, ou déconnection avec le temps et
  4. nécrophilie, ou « perversité la plus élevée du style ».

Dérive ou évolution programmée ? Les citations que nous venons de vous présenter montrent qu’on a forcé le destin à aller dans certaines voies spécifiques. Peut-on faire marche arrière ? Oui, à condition de bien comprendre que l’être humain est un être créateur et producteur !

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