Covid-19 : les internes hospitaliers saisissent la justice pour nous protéger

samedi 21 mars 2020, par Karel Vereycken

La chose est inédite mais mérite notre soutien total.

« Les mesures de confinement prises par le gouvernement sont encore largement insuffisantes », écrit l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI) ce vendredi 20 mars dans un communiqué, en annonçant avoir saisi le Conseil d’Etat pour réclamer un confinement total de la population face à l’épidémie de Covid-19. « Notre appel à l’aide au président n’a pas été écouté, nous saisissons la justice en urgence pour sauver la population. »

Pour riposter, l’ISNI s’est associée à Jeunes Médecins dans un recours en urgence auprès du Conseil d’Etat, qui prend la forme d’un référé liberté, pour prendre des mesures drastiques.

L’audience aura lieu ce dimanche 22 mars, selon l’intersyndicale. « Si nous saisissons la justice aujourd’hui c’est pour forcer le gouvernement à prendre les mesures urgentes indispensables à sauver des vies », conclut le communiqué.

Déjà, le 19 mars, dans son appel au Président de la République, l’ISNI avait réclamé « un confinement total et absolu de l’ensemble de la population dont nous avons besoin, à l’instar des mesures déployées en Chine : aucune sortie, aucun contact interpersonnel extérieur au foyer, arrêt strict de toutes les entreprises non vitales, des transports en commun, ravitaillement des familles au domicile par des personnels protégés intégralement et avec des masques FFP2. »

« Le virus se propage et les réanimations, à l’instar, de celles d’Île de France, vont être saturées. Nos professionnels vont devoir choisir entre les patients à sauver et déjà, des services de soins palliatifs aigus provisoires se mettent en place », s’inquiète Justin Breysse, président de l’ISNI, qui appelle, avec raison, à adopter les mesures déployées en Chine.

Or, pour l’instant, le gouvernement français semble suivre à la lettre un modèle inefficace (visant à simplement retarder l’épidémie par une combinaison de dépistages de confirmation, d’une politique de semi-confinement et en laissant se développer, dans une partie de la population, une « immunité collective », cette barrière naturelle qu’est supposée nous fournir les patients guéris s’ils survivent l’infection...), dont on commence à mesurer les dégâts en Italie.