Beau succès pour la conférence de rentrée de S&P

samedi 2 octobre 2021, par Christine Bierre

La conférence de rentrée organisée à Paris, le 25 septembre 2021 par Solidarité & Progrès, ponctuée d’un débat très riche, fut une belle réussite.

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Dans la matinée, l’enjeu des luttes communes et convergences possibles a prévalu dans le débat sur les élections présidentielles françaises d’avril 2022, avec la participation de Jacques Cheminade, président de Solidarité & Progrès, et de trois candidats déclarés à la présidentielle : François Asselineau (Union Populaire Républicaine), Georges Kuzmanovic (République souveraine) et Fabrice Grimal (La Concorde citoyenne 2022). Le président des Clubs « Penser la France », Jean-Luc Pujo, ne pouvant être présent, son message a été lu au public.

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Déclaration de Jacques Cheminade concernant l’élection présidentielle

Dans l’après-midi, deux interventions ont posé les défis que doivent affronter la France et le monde : celle de l’invitée, la présidente internationale de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, sur la fin de l’ère des guerres permanentes et le rôle de l’Afghanistan comme chantier d’une paix mondiale, et celle de Jacques Cheminade, sur ce que devrait être la France dans 50 ans.

Notre ami et collaborateur libanais de longue date, le sociologue et militant Bassam El Hachem, de passage à Paris, a fait une intervention impromptue pour dénoncer la faillite effroyable dans laquelle l’oligarchie française, libanaise et internationale a plongé son pays. Il a également lu une déclaration commune avec Jacques Cheminade sur ce qu’il faudrait faire pour ramener la prospérité et la justice au Liban.

Libérons-nous de l’oligarchie financière

Le débat de la matinée sur les enjeux de la présidentielle en France, qui a réuni quelque 120 personnes, était le fruit des efforts déployés ces derniers mois pour créer une plateforme commune, d’où pourrait éventuellement émerger une candidature d’unité, avec un programme spécifique visant à mettre en échec l’oligarchie financière internationale et ses complices en France.

En ouvrant la séance du matin (voir la vidéo ci-dessous), Jacques Cheminade (discours) s’est réjoui de voir tous les orateurs défendre, chacun à sa manière, la cause de la souveraineté de la France et donc, la cause de l’humanité. Il n’est certes pas facile de réaliser l’unité, a-t-il reconnu, mais c’est absolument nécessaire si l’on veut éviter que les futures élections ne deviennent « un bal des ego ».

Il a alors cité ce passage particulièrement approprié d’un célèbre poème d’Aragon :

Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat.

Les participants à la session du matin ont eu la surprise d’entendre la chorale de l’Institut Schiller chanter La Marseillaise, dans une version polyphonique arrangée par le compositeur hongrois Kodaly, où des voix multiples s’entrecroisent pour créer un bel ensemble harmonique et dynamique.

Ensuite, François Asselineau, de l’UPR (Union populaire républicaine) (discours), a mis en garde contre les efforts de l’oligarchie pour éliminer du débat les vrais enjeux de l’élection. La question essentielle pour l’UPR reste la « triple sortie » : de l’UE, de l’euro et de l’OTAN.

Si les autres forces politiques refusent d’en discuter, on en sera réduit à des questions secondaires. Les principaux candidats préparent déjà ce scénario, dit-il : « Le débat de Mme Hidalgo consiste à savoir s’il faut limiter la vitesse à 110 km/h sur les autoroutes. Pour Mme Pécresse, c’est faut-il oui ou non interdire le burkini dans les piscines ? Pour M. Zemmour, c’est faut-il oui ou non interdire l’emploi du prénom Mohammed ? » En réalité, estime François Asselineau, nous vivons un « moment 1848 », avec des nations qui tentent de s’affirmer face à l’oligarchie financière supranationale.

Pour Georges Kuzmanovic (République Souveraine) (discours), ancien officier militaire ayant servi en Afghanistan et en Afrique, la souveraineté et la dette seront les questions clés des prochaines élections présidentielles. Selon lui, l’oligarchie internationale vit en parasitant la dette publique. Pour preuve, il a rappelé que la première démarche de la Commission européenne, après le vote négatif en Grèce, fut d’y envoyer des agents pour s’emparer des conclusions de la Commission grecque sur les détenteurs de leur dette publique. Heureusement, les dossiers avaient déjà été sauvegardés. Il a souligné par ailleurs la grande différence entre l’ancien capitalisme national, qui devait contribuer au bien-être de ses travailleurs et de ses sociétés, et le capital financier supranational totalement amoral d’aujourd’hui, pour qui seuls les profits comptent.

Kuzmanovic a conclu que si des personnes aussi différentes que Philippe le Bel, Richelieu, Mazarin, Turgot, Sully, Henri IX, Poincaré et Charles de Gaulle en sont venues à défendre des annulations de la dette et une relance consécutive de l’investissement productif, c’est qu’une telle politique ne peut pas être mauvaise !

Quant à Fabrice Grimal, candidat de La Concorde citoyenne 2022 (discours), il a lui aussi appelé à rétablir la souveraineté financière, par la sortie de l’euro et la nationalisation de la Banque de France, afin de la mettre au service de la France et non des marchés. M. Grimal, qui a fait partie du monde des traders, a déclaré que la première chose à faire pour les mettre sous contrôle est de séparer les banques commerciales des banques d’investissement. Il a remercié l’équipe de S&P qui a contribué, entre autres, à l’élaboration de leur programme présidentiel.

Dans son message, Jean-Luc Pujo (discours) a également soutenu la triple sortie, rappelant qu’au XVIe siècle, Jean Bodin avait déjà défini ainsi le rôle de l’État : « Battre monnaie, définir les lois, rendre la justice et décider de la guerre et de la paix. »

La session de l’après-midi, avec les interventions de Jacques Cheminade sur les 50 prochaines années pour la France, Bassam El-Hachem (discours) et Helga Zepp-LaRouche (voir ci-dessous), a mis en avant la nécessité de penser à l’international et de traiter les vrais sujets pour faire entrer l’Europe dans un nouvel ordre monétaire et financier gagnant/gagnant, illustré par un travail conjoint pour enfin permettre à l’Afghanistan de se développer et par la « coïncidence des opposés », qui peut conduire les principales puissances mondiales à sortir de la course à la guerre.

Si la France n’est pas, statistiquement parlant, une grande puissance, sa grandeur est d’agir comme un médiateur et un catalyseur du développement mutuel.

VIDEOS

Matinée : Se libérer de l’oligarchie financière

Introduction de Jacques Cheminade à 0:00 ; intervention de François Asselineau à 3:02 ; de Jean-Luc Pujo à 25:48 ; Georges Kuzmanovic à 31:47 ; de Fabrice Grimal à 51:12 ; de Jacques Cheminade à 1:06:47 ; questions/réponses avec la salle 1:22:48.

Après-midi : La France dans 50 ans, dans un monde libéré des guerres permanentes

Intervention de Jacques Cheminade à 0:00 ; questions/réponses à 29:54 ; intervention de Bassam El Hachem, sociologue (Liban) à 47:12 ; questions/réponses à 1:04:38 ; intervention de Helga Zepp-LaRouche à 1:14:54 ; questions/réponses puis conclusion à 1:54:21.