Menacé de destitution, Biden accuse ses opposants de précipiter le pays dans le chaos

vendredi 4 novembre 2022, par Karel Vereycken

À quelques jours des élections de mi-mandat, le président américain Joe Biden a prévenu que les candidats qui refusent d’accepter les résultats de mardi pourraient précipiter la nation dans « le chaos ». Il est un fait qu’une majorité de candidats républicains nient ou remettent en question les résultats des élections de 2020 et un nombre croissant d’entre eux se disent vouloir suivre l’exemple de Trump en refusant de concéder leur défaite éventuelle.

D’après le Washington Post du 2 novembre, la sombre prédiction de Biden « intervient alors que le FBI et d’autres agences ont prévu que les menaces de violence de la part d’extrémistes sont susceptibles d’augmenter après l’élection ». En Arizona, des électeurs se sont plaints d’intimidation de la part de surveillants autoproclamés de boîtes permettant de collecter les bulletins de vote, des surveillants dont certains étaient armés.

Selon Foreign Policy, si les Républicains obtiennent la majorité à la Chambre des représentants des États-Unis, comme le suggèrent les sondages, « ils déclencheront un torrent d’attaques partisanes débilitantes contre l’administration. » La commission du 6 janvier (sur l’attaque du Capitole) « sera dissoute » ; le fils du président américain Joe Biden, Hunter Biden, « fera l’objet d’une enquête » ; le président Joe Biden risque de « faire l’objet d’une procédure de destitution » et l’aile du parti républicain qui adule l’animateur de Fox News Tucker Carlson et partage ses sympathies pour le Kremlin, « menacera de bloquer le financement de l’Ukraine ».

L’exocet du Marco Polo Institute

En embuscade pour « avoir la peau » de Biden en cas de défaite, le « Marco Polo Institute », un groupe de réflexion de 5 personnes dirigé par un ancien collaborateur du président Donald Trump, a publié un rapport de 630 pages avec 2 020 citations qui « documentent en détail les 459 crimes commis par la famille Biden et leurs associés en affaires ».

Le rapport, qui se base sur tout ce qu’a pu révéler l’ordinateur portable de Hunter Biden, le fils du Président, a été envoyé aux procureurs de district, aux procureurs des États-Unis et aux 535 membres de la Chambre et du Sénat. Le document relate 140 crimes présumés liés aux affaires, 191 délits sexuels et 128 crimes liés à la drogue.

Le fondateur du groupe, Garrett Ziegler, un ancien assistant de Trump, a déclaré au tabloïd britannique The Sun : « Notre objectif numéro un est de faire en sorte que les républicains ne perdent pas de temps. »

Joe Biden est-il sénile ?

À Washington, tout comme à l’étranger, alors que Biden montre des signes de plus en plus forts de désorientation mentale et spatiale, le débat grandit. Le 28 octobre, RTL s’interroge :

Joe Biden est-il sénile ? Le comportement parfois confus du président américain, âgé de 80 ans, alimente les interrogations sur sa santé mentale.

Peut-il se représenter en 2024 ? Sera-t-il destitué ?

Le peuple américain y est favorable

Le 8 septembre, un sondage du Rasmussen Reports, révèle que 52 % des électeurs américains sont favorables à la destitution de Biden, dont 38 % qui y sont fortement favorables.

Donald Trump prépare bien sûr sa revanche. Selon l’hebdomadaire Le Point, :

ce qu’il appelle la chasse aux sorcières, lui rapporte en réalité : depuis sa défaite en novembre 2020, il ne cesse de demander de l’argent à ses fans. Le montage choisi lui permet d’en faire ce qu’il veut. Fin octobre, il s’est rendu au Texas à bord du Trump Force One, son Boeing 757 remis à neuf.

Pour préparer son retour, Trump « a déjà dépensé 8,8 millions de dollars du fonds MAGA pour des publicités de midterms.

Un événement déclencheur se prépare ?

Pour sa part, The Atlantic a publié un article le 26 octobre intitulé The Impeachment of Joe Biden. L’article commence par la menace suivante :

L’année prochaine, après un intervalle d’enquêtes efficaces, les Républicains de la Chambre des représentants vont destituer Joe Biden. Ce n’est peut-être pas leur plan actuel, mais ils y parviendront progressivement. La pression de la base MAGA va augmenter. Un événement déclencheur fera éclater toutes les contraintes. Finalement, les Républicains n’auront guère le choix. Cette prédiction repose, bien sûr, sur l’hypothèse que les Républicains prendront le contrôle de la Chambre le mois prochain, ce qui semble probable... Et une résolution de destitution ne nécessite qu’une majorité simple pour être adoptée par la Chambre... Il y a déjà une énorme demande de destitution. Un sondage réalisé en mai par l’Université du Massachusetts Amherst a révélé que 68 % des électeurs républicains pensent que la Chambre devrait destituer Biden. Une majorité s’attend à ce qu’elle le destitue. Déjouer ces attentes serait dangereux pour tout Républicain de la Chambre. Les chiffres du sondage en faveur de la destitution correspondent étroitement à la conviction des Républicains que Biden est un président illégitime. Ce n’est pas une coïncidence : L’impeachment est le corollaire du déni des élections - la certitude invincible que Biden a triché en 2020 et que Donald Trump a gagné. Si vous croyez vraiment cela et n’avez pas rejoint une milice, l’impeachment est le moindre des remèdes que vous accepterez.

C’est sans doute le moment pour vous intéresser à une autre Amérique, par exemple celle qu’incarne la candidate indépendante Diane Sare à New York mais sur laquelle la grande presse fait l’impasse.