« Rebâtir le monde à l’ère des BRICS » : plus de 450 participants à la conférence de l’Institut Schiller à Paris

mardi 16 juin 2015

Les 13 et 14 juin, d’éminents représentants de trois des cinq pays composant les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et des pays qui leur sont associés, étaient les hôtes à Paris d’une conférence internationale exceptionnelle de l’Institut Schiller, sur le thème « Rebâtir le monde à l’ère des BRICS ».

Objectif de cette conférence qui rassembla plus de 450 personnes : faire souffler en France et en Europe le vent de progrès qui nous vient des BRICS et de leurs alliés, face à un ordre international qui n’a plus rien d’autre à offrir que le retour des Empires, la guerre de tous contre tous et le pillage systématique des peuples et des biens publics. Dans le collimateur de cette conférence également, le malthusianisme véhiculé par les thèses du réchauffement climatique et la COP21, ennemi juré du développement des BRICS et du reste de la planète.

Guerre ou paix par le développement économique

Helga Zepp-LaRouche, fondatrice et présidente de l’Institut, a ouvert la conférence en évoquant les périls qui nous guettent : une crise financière qui pourrait se muer en implosion du système, à l’approche du dénouement de la crise grecque fin juin, et la menace grandissante de guerre, y compris nucléaire, contre la Russie et la Chine, du fait de l’idéologie néoconservatrice du « Projet pour un nouveau siècle américain ».

Cette idéologie alimente la stratégie anglo-américaine selon laquelle aucune puissance ne doit se constituer pouvant menacer le pouvoir global des Etats-Unis. Dans ce contexte, son mari, l’économiste Lyndon LaRouche, adressa un message à la conférence, en soutien aux protestations de deux anciens chanceliers allemands, Schmidt et Schroeder, et de l’actuel ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, contre la chancelière Merkel pour ne pas avoir invité Vladimir Poutine au dernier G7.

Cependant, Mme LaRouche s’est voulue résolument optimiste en présentant les BRICS, la Nouvelle route de la soie de la Chine et l’Union eurasiatique russe comme l’alternative à ces dangers. Cela fait d’ailleurs plus de vingt-cinq ans que son Institut contribue à construire cette alternative, en proposant notamment, dès la chute du Mur, un ordre de paix par le développement mutuel pour le XXIe siècle, fondé sur des corridors de développement à travers l’Eurasie.

Russie, Chine et Inde

Les représentants de la Russie, de la Chine et de l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud n’ayant pas pu se faire représenter, ont donné un aperçu de ce monde « polycentrique », embryon d’un nouvel ordre économique international plus juste que tous appellent de leurs vœux et qui se construit rapidement. L’ambassadeur d’Iran, S.E. Ali Ahani, a aussi souhaité envoyer un message indiquant que la République islamique d’Iran est « prête à coopérer avec les pays du BRICS en vue d’apporter son aide et son concours à la résolution des problèmes régionaux et mondiaux ».

La Russie exerçant cette année la présidence des BRICS, M. Leonid Kadyshev, ministre conseiller de l’Ambassade de Russie à Paris, a annoncé les priorités qui seront fixées lors du prochain sommet des BRICS à Oufa, les 9 et 10 juillet.

Avant le sommet devraient être lancés « la nouvelle banque de développement et le pool de réserves en devises », adoptés au Sommet de Fortaleza en 2014 et dont le processus de ratification par tous les pays « va très bien ». Ensuite seront adoptés la feuille de route des investissements en infrastructures, ainsi que de nouveaux axes de coopération, tels que « l’exploitation minière, l’énergie, les communications ».

Le professeur Shi Ze, de l’Institut Chinois de relations internationales, a énuméré les différents objectifs de la Nouvelle route de la soie de la Chine : résoudre ses déséquilibres économiques intérieurs et rééquilibrer son commerce extérieur avec ses voisins de l’Ouest (Asie centrale, Inde et Russie), dont elle a besoin notamment de l’énergie. Le programme « Une ceinture, une route » est aussi sa contribution confucéenne au monde : créer via le « développement du continent eurasiatique (…) une nouvelle locomotive de croissance » et « renforcer la paix et la sécurité mondiale ».

Contribution très importante enfin de M. Viswanathan, ambassadeur de l’Inde, chercheur émérite à l’Observer Research Foundation et coordinateur de toutes les activités liées aux BRICS. Rappelant que ceux-ci représentent 25 % du PIB mondial mais seulement « 11 % des droits de vote au FMI », il a dénoncé le caractère « complètement anachronique (…) du FMI, de la Banque mondiale et du Conseil de sécurité de l’ONU ».

C’est pourquoi, d’un groupe qui aspirait à un ordre meilleur, les BRICS sont passés aujourd’hui à la vitesse supérieure : déterminer l’agenda de cet ordre. D’où la création de la Nouvelle banque de développement et du Fonds de réserve monétaire (CRA), que M. Viswanathan qualifie de « première institution mondiale créée en deux cents ans sans la participation de l’Occident ».

L’avenir est donc « radieux » pour les BRICS, mais, a-t-il insisté, c’est un « processus en cours et non un produit fini ».

Ce furent deux journées d’intenses discussions où le public, ayant compris qu’il s’agissait là non de discours académiques mais de sa propre survie, s’engagea à devenir acteur de son propre destin.

Ci-dessous, le programme de la conférence avec l’ensemble des textes et vidéos (en français) des différentes interventions.

Les textes et vidéos seront ajoutés progressivement sur cette page.

SAMEDI 13 JUIN 2015.

DISCOURS D’OUVERTURE :

1. LA NOUVELLE ROUTE DE LA SOIE ET LES BRICS : UN NOUVEAU PARADIGME CIVILISATIONNEL.

Discours [1] :

  • Leonid Kadyshev, Ministre conseiller de l’Ambassade de Russie en France.
  • Pr Shi Ze, chercheur et directeur des études stratégiques internationales sur les questions énergétiques à l’Institut chinois d’études internationales (CIIS), groupe de réflexion rattaché au ministère chinois des Affaires étrangères, Beijing.
  • S.E.M. l’Ambassadeur H.H.S. Viswanathan, membre émérite à l’Observer Research Foundation. Coordinateur des activités liées aux BRICS et à l’IBSA (Groupe Inde, Brésil, Afrique du Sud), New Delhi, Inde.
  • S.E.M. Ali Ahani, Ambassadeur d’Iran en France.

Message :

2. ÉRADIQUER LA GÉOPOLITIQUE CONDUISANT À LA GUERRE EN PARTICIPANT AUX OBJECTIFS COMMUNS DE L’HUMANITÉ.

Messages :

Discours :

3. LES GRANDS PROGRAMMES D’INFRASTRUCTURE SONT LA SEULE VÉRITABLE ALTERNATIVE.

  • Christine Bierre, journaliste, Paris. « Le pont terrestre eurasiatique de Leibniz. »
  • Jean-Pierre Gérard, économiste, chef d’entreprise, ancien membre du Conseil économique de la Banque de France, Paris.
  • Hussein Askary, responsable du Moyen-Orient à l’Institut Schiller, Stockholm.
  • Pr Mohamed Metwally, Centre national de recherche sur les déserts, Le Caire, Egypte.
  • Acheikh Ibn-Oumar, ancien ministre des Affaires étrangères du Tchad, Reims.

Messages :

SOIRÉE MUSICALE

Oeuvres de Bach et Beethoven.
Oeuvres chorales de Schubert et Mozart.

DIMANCHE 14 JUIN

Messages :

  • Tatiana Seliverstova, directrice du Centre international de coopération, l’Union russe de la jeunesse.
  • Liliana Gorini, présidente du Movisol, Italie.
  • Jean Verstappen, ancien sénateur, président de la Fraternelle royale Général Patton 11e Bataillon de Fusiliers, secrétaire de « Rencontres pour la Paix », Belgique.
  • Charles Paperon, ancien combattant volontaire de la Résistance, Brest.

DISCOURS D’OUVERTURE :

4. CRÉDIT PUBLIC ET ANNULATION DES DETTES ILLÉGITIMES,
LE DÉFI POLITIQUE POUR L’EUROPE.

  • Karel Vereycken, journaliste, Paris.
  • Dean Andromidas, Executive Intelligence Review (EIR), Wiesbaden.
  • Diogène Senny, secrétaire général de la Ligue panafricaine-UMOJA, Toulouse.
  • Pr Mohamed Ali Ibrahim, doyen de l’Institut de transport et de logistique, président de l’Académie des sciences et de technologies de la Ligue arabe, Port Saïd, Égypte.

Messages :

  • Leonidas Chrysanthopoulos, diplomate grec, ancien secrétaire général de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, Athènes.
  • Metin Apti, fondateur et président de l’Association de la Route de la soie, Roumanie.

Messages des Etats-Unis :

5. UNE NOUVELLE RENAISSANCE SCIENTIFIQUE ET CULTURELLE EST INDISPENSABLE À NOTRE FUTUR

Contre l’hypocrisie et la vision irréaliste du sommet de Paris sur le climat (COP21), les orateurs expliqueront les raisons réelles des changements climatiques et comment les êtres humains doivent en maîtriser la dynamique pour leur avantage mutuel, en considérant une perspective globale à l’échelle des systèmes solaire et galactique.

  • Maëlle Mercier, Institut Schiller, Paris. « Jean Jaurès : nourrir la politique par l’art et la science. »
  • Benjamin Deniston, Équipe de recherche du LPAC, Washington.
    « L’eau, une ressource inépuisable, à condition d’en comprendre l’origine. »
  • Pr François Gervais, professeur émérite à l’Université François Rabelais de Tours, rapporteur critique auprès du GIEC – ARS5, Tours.
  • Pr Carl-Otto Weiss, consultant à l’Institut européen pour le climat et l’énergie, ancien président de l’Agence nationale de métrologie d’Allemagne, Braunschweig.

DISCOURS DE CLÔTURE


[1Les orateurs, qui occupent des fonctions de responsabilité gouvernementales ou institutionnelles et ont, pour certains, participé au processus de négociation ayant conduit à la création des BRICS, interviendront à titre personnel.